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Nokia a des excuses

Yann Durand17 janvier 2008

Le projet de Nokia de fermeture du site de Bochum fait la Une des journaux allemands aujourd'hui. Ces derniers reflètent la déception allemande mais y voient aussi un manque d'objectivité

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Tout est bon pour exprimer sa colère à BochumImage : AP

Une femme en pleurs exhibant un téléphone portable de la marque Nokia. C'est la photo à la Une de la Süddeutsche Zeitung, qui illustre ainsi la consternation régnant hier devant l'usine de Bochum. La firme finlandaise se voit comparé à "des crickets des subventions" par le ministre président de la Rhénanie du nord Westphalie, Jürgen Rüttgers. Des propos cités par le journal qui rappelle l'origine de la métaphore dans son commentaire. On peut y lire que le social-démocrate Franz Müntefering l'avait employé le premier, en 2005, pour estampiller les investisseurs qui tels un nuage de sauterelles s'abattent sur des entreprises et les dépouilles avant de se diriger vers la suivante. Les cricquets de Rüttgers, Nokia, a d'abord encaisser des millions de subvention de l'Etat pour rester en Allemagne et veut malgré tout se faire la malle.

Deutschland Nokia Schliessung in Bochum Demonstration Ministerpräsident Jürgen Rüttgers
Jürgen Rüttgers prédit une importante perte d'image pour la firme Finlandaise en Allemagne et veut y contribuerImage : AP

Mais voilà "il y a des contrats", objecte le quotidien Die Welt, relevant par ailleurs que l'attaque de Jürgen rüttgers est injustifée. Il s'agissait d'un échange de bons procédés. Contre les subventions, les responsable politiques avaient obtenu la garantie du maintien de 2860 emplois jusqu'à septembre 2006. Puisque la firme, visiblement, s'y est tenue,constate le journal, l'affaire est close.

Même son de cloche dans la Tageszeitung de Berlin. Les politiciens allemands, à coup de millions attirent Nokia hors des frontières finlandaises, écrit le quotidien de gauche, mais lorsque la politique européenne de soutien, approuvée d'ailleurs par tous les Etats membre, contribue à accroîte l'attractivité de la Roumanie en tant que site économique, alors ils montrent les dents. Ils mentionnent volontiers que l'Allemagne est le plus grand bailleurs de fonds pour le budget européen et que donc elle finance indirectement l'élimination d'emplois sur son sol. "L'union européenne doit-elle renoncer à harmoniser les niveaux de vie en sont sein?", s'interroge le journal. A terme, Les salaires et les conditions de travail en Roumanie resteraient donc lamentables. Une fatalité pour l'ensemble de l'Union selon la TAZ, car dans un marché les entreprises s'orientent toujours là où le coût du travail est le plus réduit.

Quant à la Franfurter Allgemeine Zeitung elle minimise quelque peu la problématique en rappelant que l'économie allemande se porte au mieux face à la concurrence internationale et que malgré le cours élevé de l'euro les machine-outils made in germany, par exemple, se vendent comme des petits pains. Et d'en conclure que lorsqu'en Allemagne un savoir-faire implique la production sur son sol, les charges salariales ne sont plus un problème et les subventions deviennent superflues.