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Nouveau boycott de l'opposition guinéenne

Ramata Soré10 juin 2014

L'opposition dénonce le manque de dialogue avec le parti au pouvoir. Pour que ce dialogue se renoue, elle a décidé de se retirer de l'Assemblée et de reprendre les meetings géants ainsi que les manifestations de rue.

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Sidya Touré (à gauche), avec les autres leaders de l'opposition Lansana Kouyaté et Cellou Dallen Diallo après les législatives de 2013
Sidya Touré (à gauche), avec les autres leaders de l'opposition Lansana Kouyaté et Cellou Dallen Diallo après les législatives de 2013Image : C.Binani/AFP/GettyImages

Le calendrier des manifestations n'est pas encore connu. Mais selon l'ancien Premier ministre guinéen, Sidya Touré, reconduit à la tête de l'Union des forces républicaines (UFR), la troisième force politique en Guinée, et membre de la Coalition de l'opposition, que nous venons de joindre, l'opposition est à pied d'œuvre pour son élaboration. Pour lui, le retrait de l'opposition de l'Assemblée nationale est simplement une alerte:

« Nous n'avons pas dit que nous allions démissionner de l'Assemblée. Si nous pouvons nous asseoir encore avec le gouvernement pour discuter, la suspension s'arrête. »

La Guinée va-t-elle renouer avec les affrontements entre manifestants et forces de l'ordre?y
La Guinée va-t-elle renouer avec les affrontements entre manifestants et forces de l'ordre?Image : picture-alliance/AP

L'opposition guinéenne dit vouloir attirer l'attention de la communauté nationale et internationale sur les violations répétées des accords du 3 juillet 2013. Ces accords, signés avec le gouvernement, prévoient notamment des poursuites judiciaires à l'encontre des auteurs des violences liées aux manifestations politiques dans le pays selon Mouctar Diallo, président des Nouvelles forces democratiques, une des formations de l'opposition

« Ce n'est pas la solution »

À cela, s'ajoute le silence qui entoure le recrutement par appel d'offre international du nouvel opérateur technique pour la révision du fichier électoral. Malgré ces griefs, Alhoussen Diany, Secrétaire général du parti l'Avenir de la Guinée Nouvelle, parti centriste, affirme que l'opposition doit savoir raison garder:

« Nous même nous avons participé à ces négociations mais peu importe le fait que ces accords ne soient pas respectés. Il faut toujours chercher à dialoguer. Sinon, le retrait de l'opposition ce n'est pas une bonne chose, ce n'est pas la solution. »

Pour Sidya Touré, le fait que le parti au pouvoir demeure sourd et indifférent aux différents accords signés donne lieu de faire appel à la communauté internationale pour régler la situation:

Le président de la Guinée, Alpha Condé
Le président de la Guinée, Alpha CondéImage : Cellou Binani/AFP/Getty Images

« Quand vous avez un gouvernement autocratique qui refuse l'application de toute forme de loi et qui absolument ne veut reconnaître aucun autre intérêt. On a un président de la République ici qui est président de la Cour suprême, président de la Commission électorale indépendante qui est même administrateur du Palais du Peuple. Il veut être président de l'Assemblée nationale mais si vous n'avez pas de communauté internationale, il vous reste à prendre les armes et c'est pour cela on dit qu'on discute parce que ça met une pression. »

Malgré nos différentes tentatives, nous n'avons pas pu joindre le porte-parole du parti du pouvoir. Néanmoins, le président du groupe parlementaire de la mouvance présidentielle déplore la décision des opposants de quitter l'Assemblée nationale.