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Nouveau débat sur la sécurité aérienne

28 décembre 2009

L’attentat manqué sur un avion qui se rendait à Detroit, aux Etats-Unis, fait la Une des journaux. Le choc est grand après la tentative d’un jeune Nigérian de 23 ans d’enflammer des explosifs à bord de la machine.

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Le vol 253 de Northwest Airlines Flight, sur lequel s'est produite la tentative d'attentat, après son arrivée à Detroit, aux Etats-Unis.Image : AP

« Le terrorisme est de retour », titre le General-Anzeiger de Bonn. Les attentats sont possibles à tout moment, y compris chez nous. On augmente à présent les contrôles de sécurité et la grogne des passagers va se faire entendre. Mais après tout, qu'est-ce qu'une heure d'attente ?

Terror Detroit Flughafen
Le renforcement des contrôles de sécurité dans les aéroports entraînent des attentes plus longues pour les passagers.Image : AP

Cela semblera peut-être cynique, écrit le Financial Times Deutschland, mais en ce qui concerne le transport aérien aussi, il faut se demander si un gain minime de sécurité justifie l'énorme perte d'argent, de temps, de mobilité et de vie privée qui en découle. Même si au moment du choc, les passagers souhaitent des contrôles plus sévères, l'année dernière, lorsqu'on a voulu introduire des scanners corporels dans les aéroports, les citoyens européens se sont insurgés et à raison. Une chose est sûre : l'Etat ne pourra jamais faire disparaître tous les risques. Le jeune Nigérian a montré à l'Occident que même les pays dotés de hautes technologies étaient vulnérables. Mais la façon dont il a échoué prouve aussi que la société peut se défendre. Car ce sont des passagers qui ont maîtrisé le terroriste.

Pour la Frankfurter Rundschau, le renforcement des contrôles de sécurité est une bonne chose et il permet de rassurer la population. Malgré cela, l'attentat manqué sur le vol de Northwest-Airlines montre à quel point des personnes déterminées à commettre un tel acte sont imprévisibles. Le kamikaze Umar Farouk Abdulmutallab venait d'une bonne famille, vivait à Londres dans un grand confort matériel et il avait été « dénoncé » par son père. En bref, il ne correspond pas du tout à l'image que l'on se fait d'un terroriste.

La Frankurter Allgemeine Zeitung rappelle de son côté l'histoire étrange qui a précédé cette tentative d'attentat. Le jeune Nigérian possédait un visa valable pour les Etats-Unis, mais au mois de mai on lui avait refusé un nouveau visa pour la Grande-Bretagne. Au Nigeria, son père contacte l'ambassade américaine et la met en garde contre la radicalisation de son fils. Le nom du jeune homme est enregistré dans une banque de données, mais il n'est pas mis sur une liste qui aurait déclenché l'alarme. En d'autres termes : ce terroriste était classé quelque part dans le labyrinthe américain de données sur les suspects présumés. Il n'était pas inconnu des autorités.


Un autre thème retient l'attention des quotidiens : les violences en Iran, lors des manifestations de l'opposition.

Protesten im Iran
Violents affrontements entre manifestants et forces de sécurité à Téhéran.Image : AP

La Süddeutsche Zeitung publie en première page une photo prise à Téhéran, qui montre des combats entre manifestants et forces de sécurité. On a assisté ce week-end aux plus violents affrontements en Iran depuis le mois de juin, rapporte le journal. Les masses populaires vont bien plus loin que ce que voulaient les leaders du mouvement d'opposition. Les affiches déchirées du guide suprême Ali Khamenei et les cris « mort au dictateur » ne correspondent pas aux paroles des deux meneurs de l'opposition, Mir Hossein Moussavi et Mehdi Karoubi. Les deux hommes se trouvent à présent face à un dilemme : s'ils continuent à vouloir reconnaître les institutions de la République islamique et à faire valoir leurs revendications politiques dans le cadre légal, leurs partisans pourraient bien les délaisser. Car entretemps beaucoup de manifestants veulent autre chose : un changement de régime.

La Tageszeitung parle elle aussi d'une nouvelle dimension du mouvement de contestation. Lors de l'Achoura, la traditionnelle journée de deuil religieux chez les chiites, les Iraniens ont laissé cours à leur tristesse et à leur colère contre le régime. Tout Téhéran était pris d'assaut par les manifestants et la vague de protestation ne se limitait pas à la capitale. A Ispahan, à Shiraz, à Ardabil et à Najafabad aussi les gens sont descendus dans les rues. Leur nombre s'élève à plusieurs millions. Et le fait que les journalistes étrangers n'aient pas le droit de faire leur travail et de couvrir ces événements n'empêche pas le monde de savoir ce qui se passe actuellement là-bas.

Auteur : Aude Gensbittel

Rédaction : Anne-Julie Martin