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Nouveau pied de « nee » à l'Europe

Yvon Arsenijevic2 juin 2005

Dimanche, les Français lui disaient « non », hier les Hollandais lui ont dit « nee ». Aujourd’hui, la presse allemande se perd en conjectures sur l’avenir de l’Union Européenne et de son projet de Constitution.

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Quand c'est « non ». c'est « nee » !
Quand c'est « non ». c'est « nee » !Image : dpa/so

Ça y est : « le ver est dans le fruit ». C’est le constat résigné et froid de l’ESSLINGER ZEITUNG.
Oraison encore plus funèbre dans l’OSTTHÜRINGER ZEITUNG : « L’espoir de l’Europe s’appelait (la) Hollande, écrit le journal de Gera, il est mort hier ».
« Un nee hollandais qui pèse lourd », estime pour sa part le GENERAL ANZEIGER, parce qu’il montre « que le non français n’était pas un simple accident de parcours. Deux grands pays fondateurs se sont mis en travers du projet européen le plus important des dernières décennies », insiste le journal de Bonn en ajoutant que « désormais, l’échec n’est plus exclu ».
Pour les WESTFÄLISCHEN NACHRICHTEN, « le projet de Constitution est même déjà mort, le tandem Schröder-Chirac ne fonctionne plus, les futurs candidats à l’élargissement doivent être renvoyés aux calendes grecques, sans parler bien sûr de l’adhésion de la Turquie. L’Union européenne, colosse économique et politique, titube comme un boxeur groggy dans le ring ».
Dans ces conditions, « poursuivre le processus de ratification comme si de rien n’était tiendrait de la farce », estime notre confrère de Gera déjà cité, l’OSTTHÜRINGER ZEITUNG, « les puissants d’Europe doivent convenir que quelque chose ne va plus dans la communication entre gouvernés et gouvernants ».
De la friture sur la ligne qu’a entendue aussi la SÜDDEUTSCHE ZEITUNG car « ne nous y trompons pas ! » écrit le journal de Munich, « les Hollandais sont toujours aussi tolérants, ouverts et européens. Mais comme les Français, ils ont mal à leur niveau de vie. Et cela a nourri les peurs de gauche et de droite face à l’avènement d’un super État européen ».
Alors, stopper maintenant le processus de ratification ? Pour la SÄCHSISCHE ZEITUNG, ce ne serait pas la bonne solution. Au contraire, un vaste débat pourrait permettre de faire la clarté, « douloureuse sans doute pour les défenseurs de l’idée européenne, admet le journal de Dresde, mais indispensable pour transformer l’Europe et ses institutions de telle sorte qu’elles n’apparaissent plus aux Européens comme des monstres de bureaucratie, lointains et froids ».
« Une Europe des États est inéluctable », écrit de son côté DIE ZEIT, « une communauté des citoyens dont les élites tiendraient davantage compte. Mais pour ce changement-là, il faut des dirigeants compréhensifs et énergiques », insiste l’hebdomadaire de Hambourg, « dotés d’une force qui manque aux Schröder, Chirac, Blair et autres Belusconi ».