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"Nouvelle" coalition en Pologne

Anne Le Touzé18 octobre 2006

En Pologne, le Premier ministre conservateur Jaroslaw Kaczynski a rafistolé hier sa coalition avec le parti populiste d’Andrzej Lepper qui retrouve sa place dans le gouvernement. Un coup dur pour l’opposition libérale et sociale-démocrate, qui avait présenté une motion pour dissoudre le Parlement et organiser de nouvelles élections législatives… La presse allemande revient ce matin sur le sujet.

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Le populiste Andrzej Lepper, remercié il y a trois semaines, a retrouvé son poste de vice-premier ministre et de ministre de l'Agriculture.
Le populiste Andrzej Lepper, remercié il y a trois semaines, a retrouvé son poste de vice-premier ministre et de ministre de l'Agriculture.Image : picture-alliance/ dpa

« Kaczynski le perdant », titre la Frankfurter Allgemeine Zeitung. Il n’y a pas un mois que le Premier ministre Jaroslav Kaczynski a remercié son vice-premier Andrzej Lepper, et qu’il a juré aux grands dieux qu’il n’aurait plus jamais affaire avec des « gens d’aussi mauvaise réputation ». Or l’ex-vice-premier ministre a arraché son retour au gouvernement en menaçant de voter pour l’autodissolution du Parlement. Le « sauvetage » de la coalition représente donc une défaite pour le Premier ministre Kaczynski, qui ne risque pas de l’oublier de sitôt.

Les sondages sont sans équivoque, écrit la Berliner Zeitung. Si des élections avaient lieu dimanche prochain, l’opposition remporterait une victoire écrasante. Seulement voilà, ces élections n’auront pas lieu, parce que les anciens partenaires de coalition, qui s’étaient séparés en se traitant de tous le noms, ces mêmes partenaires se sont raccommodés. Mais si la nouvelle coalition est identique à l’ancienne, elle est toutefois fondamentalement différente. Le cabinet Kaczynski 1 reposait sur la volonté des jumeaux de changer la Pologne, de la « nettoyer », même. Le parti Autodéfense d’Andrzej Lepper n’était pas un vrai partenaire, mais servait seulement à garantir la majorité. La nouvelle coalition est, en revanche, à sa merci. Ce gouvernement ne tiendra pas grâce à un programme commun, mais par la peur de nouvelles élections.

A l’heure actuelle, il est difficile de voir où le Premier ministre veut emmener la nouvelle coalition, constate la Süddeutsche Zeitung. Parmi les éléments qui manquent cruellement à son concept, les politiques étrangère et économique du gouvernement ne sont pas des moindres. L’heure de vérité ne va pas tarder à sonner. Avec le vote du budget, les Polonais vont vite remarquer que la plupart des promesses électorales ne peuvent pas être honorées. Et à ce moment-là, on verra de nouveau des manifestants dans les rues de Varsovie.

Les Badischen Neuesten Nachrichten constatent enfin un problème fondamental de toutes les jeunes démocraties d’Europe de l’Est, à savoir un manque d’éthique politique. Si un pays n’est plus gouvernable, il faut de nouvelles élections pour rétablir l’équilibre. Si un chef de gouvernement a menti et le reconnaît publiquement, il doit démissionner. A l’ouest, ceci est une loi tacite. Mais à l’est, on essaie de s’accrocher au pouvoir aussi longtemps que possible.