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Nouvelle politique européenne de l'UE

Christophe LASCOMBES11 janvier 2007

La Commission Européenne a présenté hier à Bruxelles ses propositions pour une politique énergétique commune, dans laquelle les Etats membres doivent s’affranchir des importations issues de pays tiers et démanteler leurs groupes énergétiques, et les objectifs de réduction des émissions de gaz è effet de serre pour la protection du climat. Avec la déclaration d’Angela Merkel disant qu’il est nécessaire de réfléchir aux conséquences de la sortie du nucléaire, la polémique sur ce dossier épineux est de nouveau relancée pour la presse allemande.

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L'Allemagne et la Commission européenne veulent plus d'indépendance sur le plan énergétique et plus de protection du climat. Au besoin, en recourant plus encore au nucléaire ?
L'Allemagne et la Commission européenne veulent plus d'indépendance sur le plan énergétique et plus de protection du climat. Au besoin, en recourant plus encore au nucléaire ?Image : AP

Appeler à la révolution est facile, lance la Tageszeitung. La mettre en œuvre en est une autre. Tout le monde sait que les armes de Bruxelles, à savoir ses directives, peuvent être fortement émoussées par les législations nationales. Et si certains, comme Paris et Berlin, appellent à la contre-révolution en jouant le veto et en refusant le démembrement de leurs cartels énergétiques, le plan de la Commission ne sera plus qu’un tigre de papier.

Die Welt pose la question de savoir qui devra alors reprendre ces réseaux. Gazprom, le géant russe de l’énergie, ou EDF, le groupe public français, seront-ils autorisés à se porter acquéreur des oléoducs et des réseaux électriques allemands ? Qu’une organisation à la légitimité démocratique seulement indirecte comme la Commission européenne, veuille intervenir aussi radicalement dans la propriété d’autrui est très problématique.

Et puis, si l’on veut vraiment protéger le climat, souligne la Kölnische Rundschau, 20 pour cent de réduction des émissions de gaz à effet de serre d’ici 2020 sont insuffisants. Il est possible de faire plus et il est également nécessaire de faire plus. Pourtant, si la Commission européenne n’a pour seul remède ici que le nucléaire, elle rend un fieffé service aux partisans de son maintien.

Pour la Frankfurter Allgemeine Zeitung, le Ministre de l’Environnement, Sigmar Gabriel démontre à qui veut l’entendre que lorsque la dernière centrale nucléaire allemande sera déconnectée, en 2020, les capacités des énergies douces mises en place d’ici là dépasseront amplement celles des réacteurs d’aujourd’hui. Les pics de consommation pourront alors être couverts par les centrales thermiques au gaz… si le robinet est ouvert. C’est pourquoi la coupure cette semaine du gazoduc russe replace sur le devant de la scène le dossier du nucléaire. Si Angela Merkel renonce à remettre en cause la sortie du nucléaire par fidélité au contrat de coalition, en sa qualité de chancelière, elle a le devoir d’envisager des situations qui n’étaient pas perceptibles comme telles lors de la signature du contrat. Et personne ne peut lui reprocher d’informer les électeurs de la nécessité d’un virage dans la politique énergétique de l’Allemagne, conclut le quotidien.