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Ntaganda hors-jeu : vers un retour de la paix ?

Carole Assignon20 mars 2013

Depuis qu'il s'est rendu, les réactions se multiplient pour que le transfert de Bosco Ntaganda à la CPI soit effectif. Quel impact pourrait avoir cette mise hors-jeu du chef rebelle sur la crise en RDC ?

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Des soldats du M23 à Sake, près de Goma, en novembre 2012
Des soldats du M23 à Sake, près de Goma, en novembre 2012Image : AP

Un "tournant décisif vers la paix", c'est ce que représenterait le transfert du général rebelle Bosco Ntaganda à la Cour pénale internationale (CPI). C'est du moins ce qu'estime la fédération d'ONG de la société civile du Nord-Kivu, dans l'est de la République démocratique du Congo. Sous le coup, depuis 2006, de deux mandats d'arrêt pour crimes de guerre et crimes contre l'humanité, Bosco Ntaganda devra répondre à la CPI  de crimes de guerre et crimes contre l'humanité perpétrés dans l'est de la RDC en 2002 et 2003.

Pour Aloys Tegera, directeur de la section recherche de Pole Institut, l'Institut interculturel dans la région des Grands Lacs, le départ de Bosco Ntaganda ouvre la voie à plusieurs possibilités pour la rébellion en RDC :

Des rebelles du M23 dans les environs de Goma, la capitale du Nord-Kivu (Photo : Jerome Delay/AP/dapd)
Des rebelles du M23 dans les environs de Goma, la capitale du Nord-KivuImage : AP

« Il avait un rival avec lequel il se battait au sein du M23. Tout ce qui pesait sur le mouvement à cause du passé de Ntaganda ne sera plus quelque chose qui jouera contre eux. Maintenant, ils ont la latitude soit de discuter avec Kinshasa, soit de trouver un compromis avec lui. »

Il faut dire que même si le M23 n'a jamais reconnu de liens avec Bosco Ntaganda, de nombreux experts l'on toujours accusé de jouer un rôle de premier plan au sein du mouvement. Depuis décembre 2012, des pourparlers de sortie de crise sont en cours à Kampala. Selon un projet d'accord, il est prévu une réintégration de certains éléments du M23 dans l'armée, où ils étaient entrés aux termes de l'accord du 23 mars 2009. Un accord dont ils réclament la pleine application.

Un « pion du Rwanda et de l'Ouganda » ?

Alors que Washington a dit mardi espérer l'aide de Kigali pour transférer le général rebelle Bosco Ntaganda à la CPI, Kigali pour sa part a indiqué ne pas avoir à se mêler d'un éventuel transfert. Quoi qu'il en soit, pour Fernandez Murhola, secrétaire national du réseau national des ONG de défense des droits de l'Homme de la RDC, la détention de Bosco Ntaganda ne change pour le moment rien à la situation dans l'est du pays :

« Bosco Ntaganda n'était qu'un pion. Le conflit dans l'est du pays, c'est le Rwanda et l'Ouganda. Ce sont ces deux pays qui doivent respecter les clauses du pacte sur la paix et la sécurité et le développement dans la région des Grands Lacs. Ils doivent être aussi en mesure de respecter aussi le dernier accord d'Addis Abeba. »

Selon des experts de l'ONU, le Rwanda et l'Ouganda soutiennent des mouvements de rébellion dans l'est de la RDC. Un soutien que les deux pays ont toujours nié.