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Nuages sur le Liberia

11 novembre 2011

L'Afrique dans la presse allemande, c'est tout d'abord le second tour de l'élection présidentielle au Liberia. Il s'est déroulé le 8 novembre. La présidente sortante, Ellen Johnson Sirleaf, était seule en lice.

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Décompte des voix après le second tourImage : dapd

Elle a été réélue avec plus de 90% des voix. L'opposant Winston Tubman, arrivé en deuxième position au premier tour, avait appelé au boycott.

Le quotidien Die Welt rappelle qu'il y a tout juste un mois, Ellen Johnson Sirleaf s'est vu attribuer le prix Nobel de la paix, conjointement avec deux militantes des droits civiques. La "dame de fer", note le journal, a accueilli la nouvelle avec une certaine réserve, trop consciente qu'elle est, sans doute, de la fragilité de la paix dans son pays, surtout en période électorale. Ces élections, relève le journal, sont les premières organisées de façon autonome par le Liberia depuis la fin de la guerre civile. Les 4.000 observateurs internationaux présents sur place les ont qualifiées de globalement équitables et transparentes. En appelant au boycott pour cause "de manipulations massives" Winston Tubman a appellé au chaos. Mais Ellen Johnson Sirleaf n'est pas non plus sans reproche. Son crédit auprès de la population a menacé de s'effriter après plusieurs scandales de corruption touchant certains de ses ministres. Et sa réputation internationale, qui est infiniment meilleure qu'à l'intérieur du pays, vient d'être mise à l'épreuve. Son gouvernement a fermé deux télévisions et trois stations de radio connues pour être favorables à Winston Tubman. Cela cadre difficilement avec l'image de la porteuse d'espoir démocratique, ajoute Die Welt.

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Scène de rue à Bukavu, dans l'est de la RDCImage : flickr/t.pcox

Elections à hauts risques en RDC

En République démocratique du Congo, c'est le 28 novembre que les électeurs seront appellés aux urnes pour des élections présidentielle et législatives. A un seul tour. Dans cette perspective, die tageszeitung se fait l'écho de la montée des tensions dans le pays et, par ricochet, de l'inquiétude grandissante de la communauté internationale. Comme le note le journal, le président de la commission de l'Union africaine, Jean Ping, a effectué une visite surprise à Kinshasa où il a rappelé qu'il n'y aurait qu'un seul vainqueur. Auparavant il avait rencontré en Afrique du sud l'opposant Etienne Tshisekedi, leader de l'Union pour la démocratie et le progrès social, et principal adversaire du président Joseph Kabila. Il ne se passe pas de jour, écrit le journal, sans que de nouvelles violences ne soient signalées. Dans la province du Katanga, cela rappelle à certains Congolais le début des épurations ethniques massives chez les travailleurs migrants venus du Kasaï, le fief de l'UDPS. C'était il y a vingt ans, dans la phase finale de la dictature Mobutu, et ce fut un des déclencheurs des guerres ultérieures au Congo.

Somalia Hungersnot Lager Flüchtlingslager
Dans le camp de réfugiés de Dadaab, au KenyaImage : dapd

Etre Somalien au Kenya

Tandis que le Kenya poursuit son offensive militaire contre les milices islamistes al-chebab dans le sud de la Somalie, la presse allemande s'intéresse à la communauté somalienne exilée à Nairobi. Beaucoup de réfugiés de guerre somaliens, lit-on dans die tageszeitung, ont atterri à Eastleigh, un quartier de la capitale kényane. Ils sont maintenant rattrapés par le conflit qu'ils ont fui. Le journal cite, entre autres, l'exemple d'une femme, Amran Mohamed, dont le fils de 14 ans, Abdulrahman, a disparu le mois dernier, en plein coeur de Nairobi. Les amis du jeune garçon lui ont raconté que les chebab tentaient de les recruter dans l'école coranique où le fils allait tous les midis. Amran craint de ne plus jamais revoir son fils. Il y a deux ans son mari a été assassiné par les chebab à Mogadiscio. A l'époque elle a fui au Kenya. Mais le bras des chebab arrive aussi jusque là. Sans compter que, comme l'explique plus loin un journaliste de Nairobi cité par le journal, il n'est un secret pour personne que les chebab recrutent non seulement des Somaliens mais aussi des Kenyans. Beaucoup de jeunes sont au chômage. Ils n'ont pas besoin d'idéologie pour louer leurs services. L'argent suffit.

Anschlag Nigeria Sekte Boko Haram
Policiers nigérians après un attentat à MaiduguriImage : dapd

Attentats au Nigeria

Après les récents attentats qui ont fait 60 morts au moins dans le nord-est du Nigeria, la Süddeutsche Zeitung note que la secte Boko Haram, qui a revendiqué ces attentats, recrute principalement, elle aussi, dans une jeunesse pauvre et sans perspective. Les forces de sécurité nigériannes frappent durement Boko Haram, mais n'ont toujours pas réussi à démanteler l'organisation. Des membres de la secte seraient allés s'entrainer en Somalie et en Afghanistan. La Frankfurter Allgemeine Zeitung relate elle aussi ces attentats en notant que les "taliban nigérians", comme ils se qualifient eux-mêmes parfois, commettent régulièrement des attentats, principalement contre des commissariats de police et des églises chrétiennes dans le nord du pays.

Ägyptische Studentinnen sitzen am berühmten Luxor Tempel im heutigen Luxor in Ägypten
Près tu temple de Louxor, en Haute-EgypteImage : picture-alliance / dpa

Archéologie et printemps arabe

"Fier comme un pharaon" - titre la Berliner Zeitung. En Egypte le printemps arabe est une véritable aubaine pour les archéologues. L'opinion publique observe leur travail avec bienveillance, les autorités délivrent plus rapidement qu'autrefois des concessions pour des fouilles. Beaucoup de nations étrangères en profitent, à commencer par la France et le Japon. Comme le déclare Stephan Seidlmayer, directeur du département égyptien de l'Institut allemand d'archéologie au Caire, "nous sommes perçus comme une force stabilisatrice, notamment parce que nous employons de la main d'oeuvre locale et que nous formons des jeunes." Présents depuis plus d'un siècle dans le pays, les Allemands passent pour particulièrement fiables, lit-on dans l'article. En Tunisie aussi les Allemands sont biens vus, déclare, toujours à la berliner Zeitung, Philipp von Rummel. C'est lui qui depuis Rome dirige les fouilles de l'Institut allemand d'archéologie en Tunisie - à Chimtou, par exemple, l'ancienne Simitthus romaine. Il y a tout juste quelques semaines, les accords de coopération germano-tunisiens pour les fouilles à Simitthus et Cartage ont été prolongés. Combien de temps durera cette bienveillance? Les dernières élections en Tunisie, qui ont donné la majorité aux islamistes, alimentent les doutes, note le journal. Philipp von Rummel est sceptique. Avant la révolution, dit-il, on pouvait fouiller jusqu'à l'époque nubienne, à travers toutes les couches de l'histoire tunisienne. Une nouvelle tendance est en train d'apparaitre, à savoir que l'histoire de la Tunisie ne commence qu'avec la conquête arabe, au 7ème siècle de l'ère chrétienne.

Auteur : Marie-Ange Pioerron
Edition : Georges Ibrahim Tounkara