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Où on reparle des Roms

2 septembre 2010

Face à la polémique provoquée par les expulsions, le gouvernement français conserve le cap. Mais Bruxelles ne cache plus son mécontentement et réclame des éclaircissements pour savoir si Paris respecte la loi européenne.

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Un enfant Rom à son arrivée à Bucarest après avoir été epulsé de France
Un enfant Rom à son arrivée à Bucarest après avoir été epulsé de FranceImage : picture-alliance/dpa

Nous ouvrons le second volet consacré à la dérive sécuritaire en France. Dans la première partie, nous avons abordé le projet de déchéance de nationalité pour les délinquants d’origine étrangère. Cette fois, il s’agit des expulsions des Roms que pratique le gouvernement français. Plusieurs centaines de personnes ont ainsi été renvoyées depuis le mois de juillet, essentiellement en Roumanie et en Bulgarie. Or, même si ce sont des personnes sans domicile fixes – il s’agit de populations nomades – ces Roms sont des ressortissants de l’Union européenne. Les expulser peut donc être en contradiction avec le principe de la liberté de circulation des personnes défini par une directive de 2004 et surtout inscrite dans la Charte des droits fondamentaux.

La commissaire à la Justice Viviane Reding réclame des explications à la France
La commissaire à la Justice Viviane Reding réclame des explications à la FranceImage : European Union, 2010

Mardi s’est tenu à Bruxelles une réunion entre la Commissaire Viviane Reding, chargée de la Justice et des droits fondamentaux, et les représentants du gouvernement français : le secrétaire d’Etat aux affaires européennes, Pierre Lellouche, et le ministre de l’immigration Eric Besson. Or, cela ne s’est pas très bien passé. Du côté français, on a eu tendance à accuser la Roumanie, coupable aux yeux de Paris de ne pas faire assez pour l’intégration des Roms. Ce à quoi Viviane Reding a répondu que l’intégration des Roms était l’affaire de l’Europe, c’est-à-dire l’affaire de tous les états membres et pas uniquement de certains d’entre eux.

Le ministre des Affaires étrangères Bernard Kouchner a déclaré avoir songé à démissionner
Le ministre des Affaires étrangères Bernard Kouchner a déclaré avoir songé à démissionnerImage : AP

A cela s’ajoute le fait que la Commission doute franchement que la France respecte les traités européens en procédant à l’expulsion des Roms. La Commission européenne attend des explications pour savoir si la France respecte ou non ce principe de la libre circulation des personnes qui est un pilier de la construction européenne.

Les explications de Matthew Newman, porte-parole de la Commissaire à la Justice et aux droits fondamentaux, Viviane Reding.

Village de Roms

Des enfants Roms dans un campement en région parisienne
Des enfants Roms dans un campement en région parisienneImage : picture-alliance/dpa

Matthew Newman évoquait l’argent mis à la disposition des états membres par Bruxelles pour améliorer l’intégration des populations Roms. De l’argent bien utilisé en Espagne mais pas toujours en France. Nous allons justement en France pour visiter une initiative d’accueil et d’aide à l’insertion des Roms. Il s’agit d’un « village d’insertion ». Concrètement : un terrain où sont installés des mobil home destinés à des familles qui s’engagent en échange à suivre un programme d’intégration. Un dispositif qui allie donc la proposition d’un hébergement et un accompagnement social et professionnel. Le premier de ces villages a vu le jour fin 2006 à Aubervilliers en banlieue parisienne.

Notre correspondante à Paris, Anne-Julie Martin, s’est rendue sur place.

La commissaire bulgare à l'aide humanitaire, Kristalina Georgieva
La commissaire bulgare à l'aide humanitaire, Kristalina GeorgievaImage : AP

Premier donateur au monde

La commissaire européenne en charge de l’aide humanitaire, Kristalina Georgieva était la semaine dernière au Pakistan et elle a présenté mardi devant le Parlement européen le résultat de sa visite de deux jours. La commissaire européenne a notamment souligné le fait que l’Europe a besoin d’une meilleure coordination pour faire face à ce genre de catastrophes. L’union européenne et les différents états ayant dégagé au total près de 230 millions d’euros. « Les gens ont besoin d’aide. Et lorsque cette aide arrive, elle peut en effet agir contre l’extrémisme et aider à renforcer la démocratie dans ce pays », a déclaré Kristalina Georgieva. » Mais avant tout, nous devons nous efforcer d’améliorer la transparence non seulement de l’aide internationale mais aussi de celle du gouvernement pakistanais. »

L’Union européenne est en effet le plus important donateur au monde en matière d’aide humanitaire. Cela représente un budget de 800 millions d’euros pour l’année 2010. La particularité de l’Union européenne étant qu’elle distingue l’aide humanitaire de l’aide au développement. Cette dernière étant pour sa part dotée d’une enveloppe beaucoup plus importante : 22 milliards d’euros sur la période 2008-2013 .

Auteur : Jean-Michel Bos