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Obama, président aux mains liées

Sébastien Martineau2 mai 2013

Les journaux allemands s'intéressent aux premiers déplacements à l'étranger d'Enrico Letta, le nouveau chef du gouvernement italien, et aux déboires de Barack Obama, bloqué aux États-Unis et poussé à agir en Syrie.

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Barack Obama à Boston, le 18 avril 2013
Barack Obama à Boston, le 18 avril 2013Image : picture-alliance/dpa

La Süddeutsche Zeitung observe : Barack Obama a été élu il y a cinq ans parce qu'il se présentait comme un opposant à la folle stratégie de l'Amérique en Irak. La guerre en Irak a fait ce président, ce qui explique que sa politique depuis lors suit la ligne "plus jamais l'Irak". Mais cette ligne de conduite menace de se briser : en Syrie, une guerre civile fait rage, une guerre qui a déjà emporté 80.000 morts. C'est toute la doctrine Obama qui est en jeu, lui qui se voit en "président pacifiste".

À en croire le quotidien, l'Amérique va, dans tous les cas, devoir s'impliquer davantage. S'il est prouvé que les sbires de Bachar al-Assad ont utilisé du gaz sarin, elle devra livrer des armes et aider à créer des zones tampons pour protéger les réfugiés.

Dans le cas contraire, si le régime de Damas perdait le contrôle de son arsenal chimique, l'Amérique devrait envoyer ses troupes pour éviter que celles-ci ne tombent dans les mains des islamistes alliés d'Al-Qaïda.

Die tageszeitung donne la parole à Norman Birnbaum, éminent professeur de sociologie aux États-Unis. Il dit voir en Barack Obama un président aux mains liées. Selon lui, le prisonnier le plus célèbre des États-Unis n'est pas à Guantanamo, mais à la Maison Blanche.

Pour sa première visite à l'étranger mardi, Enrico Letta a choisi l'Allemagne (ici avec la chancelière Merkel)
Pour sa première visite à l'étranger mardi, Enrico Letta a choisi l'Allemagne (ici avec la chancelière Merkel)Image : Reuters

En raison de l'animosité du camp républicain et des dysfonctionnements des institutions américaines, les possibilités du président sont extrêmement limitées, y compris pour entreprendre les plus humbles tâches gouvernementales.

La Frankfurter Allgemeine Zeitung s'intéresse de son côté à l'Italie. Peut-être, le nouveau Premier ministre, Enrico Letta, du haut de ses 46 ans, parviendra-t-il à envoyer à la retraite les dinosaures de la politique italienne. Mais il y a un fossé entre les espoirs suscités et la situation économique dramatique de l'Italie.

Enrico Letta fait des promesses, coûteuses, sans expliquer comment il compte les financer. Les premières visites de Letta à Berlin, Paris et Bruxelles sont accompagnées de l'espoir qu'il parviendra à faire lever l'austérité imposée aux dépenses publiques. Pour le journal, le retour de la croissance ne passe pas par davantage de dépenses, mais bien par des réformes pour améliorer la compétitivité.