Offensive américaine contre les taliban
3 juillet 2009
Obama lance une nouvelle offensive contre les taliban, titre la Süddeutsche Zeitung. Le journal publie en première page la photo de soldats américains qui s'apprêtent à monter à bord d'hélicoptères pour partir dans la zone de combat dans la province de Helmand.
Une province dans laquelle il y avait jusqu'à présent trop peu de troupes, note die Welt. Les Britanniques étaient obligés de mener la lutte contre les taliban depuis de grandes bases militaires, appuyés par des bombardements aériens. Les victimes civiles causées par cette stratégie n'amélioraient pas vraiment la popularité des soldats auprès de la population. Celle-ci souffrait aussi du fait que les troupes britanniques n'étaient jamais capables de la protéger efficacement contre les taliban sur le terrain. Et c'est justement ça que veut changer la nouvelle stratégie américaine.
La Frankfurter Allgemeine Zeitung note de son côté que la mission de la Bundeswehr en Afghanistan est de moins en moins acceptée par l'opinion allemande. Il faut donc reconnaître le mérite du ministre de la défense Franz Josef Jung, qui, lors des funérailles de trois jeunes soldats allemands tués en Afghanistan, a mis en garde contre un débat sur un retrait du pays. L'intervention militaire en Afghanistan ne sera pas éternelle, écrit le quotidien, mais y mettre un terme maintenant ou prochainement, avant que les Afghans aient eux-mêmes pris en main leur sécurité, mettrait en jeu tous les résultats obtenus jusqu'à maintenant. Un retrait de l'Otan sous le signe de la défaite serait catastrophique pour les Afghans, pour la région et même au-delà.
Pour la Tageszeitung, il manque à la nouvelle stratégie américaine un élément essentiel pour être vraiment crédible : un moyen de mesurer son succès. Si la page doit vraiment être tournée d'ici fin 2010, quels indices permettront de le vérifier ? L'administration Obama ne veut visiblement promettre ni une augmentation du taux d'approbation auprès de la population afghane, ni une diminution des attentats. Le changement dont elle parle ne se traduit par aucun exemple concret. Si cela reste ainsi, cela ne signifie qu'une chose : les objectifs des Etats-Unis et de l'Otan en Afghanistan sont tout aussi vagues et abstraits qu'auparavant.