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Oman: une "prisonnière" burundaise parle

La rédaction7 juillet 2016

Une Burundaise, qui est partie huit mois à Oman, témoigne de son calvaire et des souffrances infligées à ses compatriotes. Elle parle de journées de labeur sans fin, de vente de domestiques et de tortures.

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Symbolbild Moderne Sklaverei Menschenhandel Golfstaaten
Image : picture-alliance/dpa

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Mauvais traitements, surmenage, absence de nourriture et de soins: le témoignage de cette Burundaise, partie travailler comme domestique à Oman, est très fort - le voici, ci-dessous. Vous pouvez également l'écouter, en cliquant sur l'image ci-dessus.

" C’est mon voisin qui m’a trouvé un arrangement. Une fois là-bas, il est interdit de franchir le portail, sauf si les employeurs veulent sortir et qu’ils veulent que tu les accompagnes. Je demandais à ma patronne et elle me disait où nous étions´, dans quel quartier. Je l’ai appris comme ça, mais je ne sortais jamais : on était comme des prisonnières. Je ne pouvais avoir aucun autre emploi, juste le travail de domestique. À un certain moment, la patronne m’a soupçonnée d'avoir des relationsavec son mari. Ça m’a gênée, elle m’injuriait tout le temps. Un jour, je l’ai surprise en train de se chamailler avec son mari à propos de moi. On nous a vendues parce qu’en cas de changement de patron, le premier employeur gagne 550 Rials par fille et nous signons des contrats de six mois. J’ai eu un accident, le lavabo est tombé contre ma jambe. J’ai appelé celui qui s'occupe des employés et ma patronne, sans succès. Seul le patron m’a emmenée à l’hôpital, mais j'ai dû payer moi-même la facture.

J’y ai vu beaucoup de Burundaises. Par exemple, l'une d'elle travaillait comme une forcenée. Elle nettoyait les murs des maisons, quatre tapis de salon par jour, en plus d’autres travaux ménagers et passait la journée sans manger. Elle est tombée malade, sans pouvoir s’asseoir ni se coucher, ils ne la soignaient pas. Je la lavais et lui ai donné des habits, ça m’a choquée.

Une autre n’était pas musulmane. À cause de ça, ils l'ont ligotée, ils ont attaché les mains et les pieds sur le capot de la voiture. Ils ont circulé comme ça dans toute la ville et sont revenus à 3h du matin. Après, ils l'ont enfermée dans les toilettes et l'ont forcée à manger dans cet endroit.

J’ai vu une fille qui est devenue folle à cause du surmenage, jusqu’à mourir dans la rue. Je ne sais pas si son corps a été rapatrié ou non. Tout cela m’a vraiment choquée."

Depuis plusieurs semaines, des associations, comme la FENADEB, la Fédération Nationale des Associations engagées dans le domaine de l'enfance au Burundi, ou le Mouvement Citoyen Pour l'Avenir du Burundi dénoncent ce trafic de filles et de femmes vers les pays du Golfe.