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Opel : Berlin ridiculisé

5 novembre 2009

En Une de tous les journaux : le coup de théâtre dans le feuilleton Opel. General Motors a finalement décidé de ne plus vendre sa filiale allemande.

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Image : AP

S'il n'était pas question de l'avenir de milliers de salariés, écrit la Frankfurter Allgemeine Zeitung on pourrait s'en tenir à ce constat lapidaire : voilà ce qui se passe quand on fonce tête baissée et qu'on ignore souverainement les objections économiques. Mais comme il en va bien de milliers de postes, difficile de se délecter du dernier volet de la saga GM / Opel. Quelque soit la fin de l'histoire, on peut déjà affirmer que l'Etat et les régions allemandes ont échoué. Pire encore : ils se sont ridiculisés.

Ridiculisés, les politiques allemands, c'est aussi ce qu'estime la tageszeitung. Mais sinon, il s'agit d'une bonne nouvelle pour Opel selon le quotidien. Si General Motors ne voyait plus d'avenir pour l'entreprise, pourquoi le gouvernement allemand a-t-il voulu la sauver coûte que coûte ? Pour le journal, pas de doute : ce sont les intérêts électoraux qui ont conduit Berlin à dépenser des milliards. Mais il y a peu de raison de croire qu'un sous-traitant sans expérience dans la construction automobile et une entreprise russe en piteux état seraient parvenus à sauver Opel et sauvegarder davantage d'emplois.

S'agirait-il ici de rancune ? se demande die Welt. Un groupe sauvé de la faillite par l'argent public américain refuse que l'Allemagne poursuivre son propre plan de sauvetage. Angela Merkel, qui considérait cette action comme un chef d'œuvre « de patience, de clarté et de détermination », reste sans voix. De toute façon, les actions de sauvetage publiques ne sont rien d'autre que du bluff. Avec les changements continuels que connaît le monde du travail, la population est de plus en plus sceptique faces aux initiatives de l'Etat. Ainsi, le coup de tonnerre en provenance des Etats-Unis est un choc plutôt salvateur pour la politique.

Selon la Süddeutsche Zeitung, on peut supposer que Berlin va encore devoir rendre des comptes. Si l'on tente de sauver Opel et ses quatre usines allemandes, cette fois sous la houlette de GM, le nouveau gouvernement allemand va alors être sujet à des pressions. GM peut menacer de fermer des sites. La foire d'empoigne n'est donc pas finie. Et avec elle le risque que le nouveau gouvernement commette également des erreurs.

Anne-Julie Martin / Anne Le Touzé