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Ouverture du procès de John Demjanjuk

Daphne Grathwohl/Audrey Parmentier/CD30 novembre 2009

L'un des derniers criminels de guerre nazis encore en vie comparaît pour complicité de meurtres dans 27 900 cas, alors qu'il était gardien dans le camp d'extermination de Sobibor dans l'Est de la Pologne.

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Après des années de bras de fer juridique, le procès peut commencerImage : AP/Plain Dealer

D'origine ukrainienne, John Demjanjuk était soldat de l'Armée rouge, quand il a été fait prisonnier par les Allemands en 1942. Il est ensuite recruté par les nazis comme gardien de plusieurs camps de prisonniers, dont celui de Sobibor où 250 000 Juifs ont été tués pendant la guerre.Kurt Schrimm est le directeur de l'Office central chargé de la poursuite des crimes nazis à Ludwigsburg:

Sobibor Konzentrationslager
L'ancien camp de concentration de SobiborImage : AP

« Nous nous sommes concentrés sur Sobibor car Sobibor était un camp d'extermination. Et selon notre estimation, tous les gardiens qui travaillaient là-bas savaient ce qui s'y passait et contribuaient, de par leur action, au meurtre de ces gens. »


Dienstausweis John Demjanjuk
La carte de John Demjanjuk lorsqu'il travaillait comme gardien au camp de TrawnikiImage : picture-alliance/ dpa

Agé de 89 ans aujourd'hui, John Demjanjuk a déjà été condamné à mort par un tribunal israélien en 1988. Mais ce jugement a été annulé 5 ans plus tard par la Cour suprême de l'Etat hébreu qui a remis en question les témoignages sur lesquels se basait le verdict. L'Office de Ludwigsburg a de son côté passé des années à réunir de nouveaux documents, et la fin de la guerre froide a ouvert de nouvelles perspectives, comme l'explique Joachim Riedel, le sous-directeur de l'Office:

« Je me suis rendu cinq fois de suite pour une longue période en Ukraine à la recherche de matériel dans les archives d'Etat et mes voyages ont été fructueux. Le bloc de l'Est est resté complètement fermé pendant des décennies, pour des raisons politiques. Entre temps, j'ai été pour la première fois à Moscou aux archives secrètes du KGB, qui sont désormais relativement accessibles. Et d'autres archives vont suivre. »

Der 88-jaehrigere ehemaliger SS-Angehoerige Heinrich Boere
Le procès de l'ancien SS d'origine néerlandaise, Heinrich Boere, s'est aussi ouvert fin octobre à Aix-la-ChapelleImage : AP

D'autres enquêtes sont actuellement en cours en Allemagne, et pour Joachim Riedel, ce travail est indispensable :

« Des crimes de guerre ont lieu ailleurs, y compris des persécutions de Juifs. Mais dans cette étendue, cette élimination industrielle de groupes entiers de populations, organisées dans des fabriques de la mort, ça nous sommes les seuls à l'avoir fait, nous les Allemands. Révéler ce système perfide au moins après coup, le représenter comme un système criminel, voilà ce qui justifie notre volonté de poursuivre ces crimes atroces. »

Ce devrait toutefois être le dernier grand procès pour crimes de guerre nazis en Allemagne, en présence de l'accusé.