1. Aller au contenu
  2. Aller au menu principal
  3. Voir les autres sites DW

Péages autoroutiers en Allemagne: limogeage à la tête du consortium Toll collect

Marie Kindler15 octobre 2003
https://p.dw.com/p/CAxz

Les poids lourds vont continuer à rouler sur les autoroutes allemandes sans acquitter de péage, pour quelques temps du moins. Le système de facturation automatique trés sophistiqué qui devait démarrer en Août dernier a été repoussé plusieurs fois, à cause de pannes techniques. Le limogeage du patron de Toll collect, le consortium privé chargé de la mise en place du péage, fait couler beaucoup d'encre dans les journaux.

Il était temps, écrit le Financial Times Deutschland. En mettant à la porte son directeur, le consortium composé de DaimlerCrysler, Telekom et le français Cofiroute reconnait l'échec de l'entreprise. On peut espérer un nouveau départ, même si le ministre des transports, Manfred Stolpe, est optimiste en parlant maintenant de démarrer au premier février 2004. Il doit maintenant négocier des dommages et intérêts : le retard du péage coûte 156 millions d'euros par mois à l'état. Reste à savoir s'il sera possible de récupérer cet argent auprès du consortium. Le gouvernement ne peut pas brandir la menace de dénoncer le contrat....
Il n'y a pas d'alternative réaliste pour l'instant au système allemand, constate aussi la Frankfurter Rundschau. C'est pour cela que le bluff des responsables de Toll collect sur la perfection de la technologie allemande a conduit les politiques dans l'impasse. C'est bien tard, mais on a enfin tiré les conséquences de la série de pannes, estime die Welt. Les dégats, il y a longtemps qu'on les connait : un déficit qui se chiffre en milliards pour le budget de l'état, un coup énorme porté au prestige de la haute technologie allemande. Et une remise en cause de la formule de partenariat public-privé : L'accord passé entre le ministère des transports et le consortium Toll Collect devait ouvrir la voie à de grands investissements que l'état ne peut pas assumer tout seul. DaimlerChrysler et Telekom n'ont pas fait honneur à la réputation des entreprises allemandes.
La leçon qu'en tire la Rhein-Zeitung, c'est qu'en additionnant deux grandes entreprises, on n'additionne pas automatiquement les compétences et la force des deux.... C'est même le contraire qui s'est passé, et on murmure même que ces deux entreprises phares de l'industrie allemande se sont freinées l'une l'autre. Comme beaucoup d'autres journaux, la Rhein-Zeitung déplore le manque de transparence, le fait que personne ne sait ce qu'il y a vraiment dans les contrats.
Il faut mettre les cartes sur table, réclame la Märkische Allgemeine : Quels sont les problèmes techniques, et dans quels délais est-ce qu'ils peuvent être résolus ? Et pour ce qui est des dommages et intérêts, qu'est-ce que l'industrie peut payer ? Un échec du projet serait ce qui pourrait arriver de pire.