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Pékin fait de la pédagogie sur la Syrie

16 février 2012

La Chine déploie des efforts diplomatiques au Proche-Orient pour expliquer son veto aux Nations Unies. Le vice-ministre des Affaires étrangères est vendredi en Syrie où il espère trouver une sortie pacifique à la crise.

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epa03105393 An undated handout photograph made available by the Local Coordination Committees (LCC) in Syria on 13 February 2012, shows smoke rising near a mosque reportedly following shelling by the Syrian army in the Bab Amr neighborhood of Homs, Syria. Syrian security forces intensified 14 February their attacks on rebel areas in the northern and the southern parts of the country, killing at least three people and arresting dozens, activists said. The onslaught came just a day after UN High Commissioner for Human Rights Navi Pillay told the UN General Assembly that President Bashar al-Assad was behind "crimes against humanity." In Homs, shells rained down on the neighborhood of Baba Amr, hitting a civilian car and killing three of its passengers, Omar Homsi, an activist based in al-Qusayr told dpa by satellite phone. EPA/LOCAL COORDINATION COMMITTEES LCC / HANDOUT BEST QUALITY AVAILABLE. EPA IS USING AN IMAGE FORM AN ALTERNATIVE SOURCE, THEREFORE EPA COULD NOT CONFIRM THE EXACT DATE AND SOURCE OF THE IMAGE pixel
Bombardement par l'armée syrienne du quartier de Bab Amr dans la ville de HomsImage : picture-alliance/dpa

C'est peu dire que la Chine fait des efforts. Pourtant Pékin a mis du temps à réagir après le double véto russo-chinois du 5 février. La Russie a été plus rapide en envoyant son ministre des Affaires étrangères dans la région. La Chine peur sa part a donc attendu une dizaine de jours avant de mettre en place sa stratégie qui se fait en trois pas.

Premièrement, l'envoi d'un diplomate dans la région : Li Huaxin, ancien ambassadeur chinois en Syrie, qui était lundi en Egypte pour expliquer à la Ligue arabe la volonté de Pékin de soutenir le régime syrien. Deuxièmement : le vice-ministre des Affaires étrangères, Zhai Jun est à partir de vendredi en Syrie pour une visite de deux jours. Le porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères a affirmé qu'il s'agissait de plaider pour « une solution pacifique », restant en cela fidèle à la conviction chinoise que le président Bachar el-Hassad ne doit pas être chassé par la force. Enfin, le troisième étage de la fusée ce sera du 19 au 23 avec l'envoi par Pékin de son émissaire spécial pour le Proche-Orient : celui va visiter Israël, les territoires palestiniens et la Jordanie.

L'économie avant la démocratie

Syrians gather to protest against the use of Russia's veto against the amended resolution on Syria in the UN Security Council, in Doha, Wednesday Feb. 8, 2012.(Foto:Osama Faisal/AP/dapd)
Manifestations début février devant les Nations Unies à New York après le veto russo-chinoisImage : AP

Pékin cherche donc à expliquer sa stratégie dans la région. La difficulté de l'exercice tenant au fait que la Chine doit se montrer très pédagogique pour expliquer pourquoi elle persiste à soutenir un régime aux abois qui a tué près de 6 000 civils en une année de révolte. Pour mieux comprendre, il faut consulter la page Internet du quotidien People's Daily qui est l'organe de presse officiel du Parti communiste chinois. Dans un commentaire publié cette semaine, il est souligné que le renversement du régime par la violence conduirait la région dans le chaos et cela aurait des conséquences négatives sur l'économie mondiale.

Le souci principal, toujours selon le People's Daily, concerne l'approvisionnement en pétrole qui pourrait être perturbé dans tout le Moyen-Orient si le conflit s'étendait par exemple à l'Iran. Dans ce cas, c'est toute la machine économique chinoise qui pourrait être grippée par les difficultés d'approvisionnement en énergie. Les enjeux ne pouvaient donc pas être plus clairement définis : la bonne marche de l'économie avant tout, et avant la démocratie bien entendu.

Auteur : Jean-Michel Bos
Edition : Sandrine Blanchard