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Pas de référendum en Angleterre

Yann Durand7 juin 2005

Nouveau revers pour l’axe franco-allemand. Hier, Tony Blair à suspendu le processus de ratification de la Constitution européenne en Angleterre. Cela ne fait pas les affaires de Gerhard Schröder et Jacques Chirac. D’autant que le premier ministre britannique semble faire des émules, notamment le Danemark. La presse allemande ce matin est quasiment unanime.

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Tony Blair, le réaliste
Tony Blair, le réalisteImage : AP

Les britanniques font honneur à leur réputation de réalistes, constate le quotidien Die Welt. D’aucuns de prôner la poursuite de la ratification comme si de rien n’était. Londres en revanche reconnait sans émoi que la constitution est morte après les non francais et néerlandais. L’Angleterre, vieille démocratie s’il en est, vit depuis toujours sans constitution pourquoi lui manquerait-elle en Europe? Poursuit le journal et de conclure que la croyance de Paris et Berlin de pouvoir diriger en petit comité les destins de l’Europe est dénuée de tout fondement. La décision de Blair devrait le leur rappeller.

D’ailleurs, relève la tout aussi conservatrice Frankfurter Allgemeine Zeitung, Schröder et Chirac n’avaient pas été plus diplomates en cherchant ce week-end à s’assurer une révision à la hausse de la contribution britannique au budget de l’Union européenne, avant même que les négociations n’aient commencé.

Selon le journal de centre gauche Frankfurter Rundschau, le gel du processus de ratification anglais témoigne de l’habileté de Tony Blair pour se sortir de situations compromises. Il dispose désormais d’une confortable trêve sur deux fronts: à la maison, car le référendum, vraisemblablement l’ultime de sa carrière, est repoussé jusqu’à fin 2007; et sur le continent, car il ne lui incombera pas durant sa présidence de l’Union de sortir de la crise.

Une analyse que partage la libérale Süddeutsche Zeitung. Comme pour l’Euro, les britanniques ont suivi l’adage: ne jamais dire jamais, s’aménageant ainsi une passerelle pour rejoindre le bateau en cas de ratification par au moins 20 pays membres, avant l’automne 2006. Car le sommet extraordinaire qui suivrait, au grand bonheur de l’axe Paris-Berlin, pourrait entériner la constitution et provoquer un tollé en Angleterre dont la population n’a pas vraiment été informée par son gouvernement de ce plan B.

Un plan dont la mise en oeuvre requiert désormais une harmonie au sein de l’union selon le quotidien de gauche Tageszeitung de Berlin. Or déja le gouvernement danois envisage d’annuler son référendum sans parler de l’Autriche qui réitère sa proposition de consulter simultanément tous les européens.