Pas de soutien pour l'ONU en Irak
6 août 2004
Au cœur de vos journaux aujourd´hui, la solitude de Kofi Annan... Comme le titre La Süddeutsche Zeitung, « Seul à Bagdad ». Le quotidien allemand insiste, « tous veulent que l´Onu aille en Irak. Mais personne ne veut l´y accompagner. Tous les membres de l´organisation internationale ont voté comme un seul homme l´envoi de troupes pour protéger la mission onusienne en Irak... Mais quand Kofi Annan a fait le tour des pays, tous ont détourné la tête.». Et plusieurs quotidien allemand, comme la Frankfurter Allgemeine Zeitung relèvent la petite phrase du secrétaire général de l´ONU... il dit en substance, en y mettant la forme, qu´en effet cela « n´a pas été un succès... » Euphémisme.
Et pour cause le Faz explique que pour avoir 5000 casques bleus, les Nations unies avaient demandé l´aide de pays comme le Pakistan, l´Ukraine, la Géorgie ou le Népal.... Ils ont tous décliné l´offre en raison des risques encourus dans ce pays... En fait personne ne veut protéger les Nations unies, comme le titre le Frankfurter Rundschau....
Et bien sûr, poursuit l´éditorialiste, le personnel de l´Onu ne souhaite pas être sous la coupe des États-Unis, pour raison d´indépendance... Et parce que l´institution s´était opposé à la guerre en Irak . Mais aujourd´hui, il ne reste plus 36 solution pour Kofi Annan...
Le Faz de poursuivre... L´Onu doit accepter que la coalition dirigée par les États-Unis se charge de sa protection... La balle est donc maintenant dans le camp de Washington...
Et quand on sait que cette mission doit mettre en place et surveiller le processus démocratique en Irak !... On peut penser comme la Süddeutsche Zeitung que c´est mal parti : « Comment l´Onu peut elle alors incarner avec légitimité le renouveau de la démocratie et de la souveraineté irakienne, si elle est protégée par ceux qui ont installé le chaos dans le pays. » Et c´est bien tout le dilemme de Kofi Annan... « Un roi sans couronne» peut-on lire dans Die Welt, « dans un pays abandonné, isolé ».
Le dernier mot revient au Financial Times Deutschland : « C´est un signe de la faiblesse de tous ces États qui appellent régulièrement à un renforcement de l´ONU, pour ne pas laisser le champ libre à la superpuissance américaine... et l´Allemagne fait partie de ceux là. »