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Peter Hartz échappe à la prison ferme

Ph.Pognan25 janvier 2007

Fin ce jeudi du procès intenté à l'ancien directeur des ressources humaines du groupe automobile Volkswagen, Peter Hartz.

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Image : AP

La chambre des délits économiques du Tribunal de Brunswick, en Basse Saxe, l’a condamné à une peine de prison de deux ans avec sursis. En outre, Peter Hartz devra verser une amende de 576.600 Euros, l’équivalent approximatif de ses revenus annuels. Reconnu coupable d'abus de confiance et de favoritisme, l'ancien directeur des ressources humaines de Volkswagen, échappe donc à la prison ferme. Mis en examen pour 44 chefs d'inculpation, Peter Hartz, âgé aujourd’hui de 65 ans, était pourtant passible d'une peine de dix ans de réclusion. Mais le fait qu'il n'ait bénéficié d'aucun enrichissement personnel ainsi que ses aveux lui ont permis d'y échapper. En fait, cela avait été convenu la semaine dernière déjà, à l’ouverture de son procès entre le Parquet, le tribunal de Brunswick et les avocats de la défense. Démissionné par le directoire du groupe Volkswagen en 2005, après que l'affaire eut éclaté au grand jour, l'ancien chef du personnel a notamment reconnu avoir versé entre 1994 et 2005, quelques 2,6 millions d'euros de pots-de-vin à l’ancien président du Comité d'entreprise, Klaus Volkert, pour payer le service de prostituées ou encore des voyages de villégiature au Brésil, notamment. En outre, 400 000 euros ont été versés à divers des membres du conseil d'entreprise du groupe en échange de leur soutien aux décisions de la direction. Selon l’avocat de Peter Hartz, son client aurait effectué ces paiements dans le seul but de "stabiliser les rapports avec M. Volkert et l'ambiance générale" pour le bon fonctionnement de l'entreprise. Le procès de Peter Hartz était le premier dans le cadre du scandale chez Volkswagen, mais d'autres vont suivre. Dès août 2005, Bernd Pischetsrieder, le PDG de Volkswagen à l'époque, reconnaissait que 50 ou 60 personnes étaient impliquées. En Allemagne, le nom de Hartz est connu et a déjà une consonance négative, puisqu’il est associé à une réforme du marché du travail très impopulaire sous le gouvernement du chancelier Gerhard Schröder. "Hartz 4" c’est ce que l’on recoit en aide sociale lorsqu’on a perdu le statut officiel de chômeur, un minimum qui permet juste de survivre dans la société de consommation allemande. Les allocations versées au titre de « Hartz 4 » en un an n’atteignent pas l’équivalent d’une demi-journée de salaire de l’ancien chef des ressources humaines de Volkswagen…

A Brunswick, ni Peter Hartz, ni son avocat n’ont voulu faire de déclarations après l’énoncé du verdict. Ils ont rapidement quitté le tribunal par une sortie discrète derrière le bâtiment de justice alors que des groupes de chômeurs manifestaient devant le tribunal, pour dénoncer l'accord conclu entre la défense de Peter Hartz, le tribunal et le Parquet. Le Parquet a néanmoins défendu le procédé comme tout à fait habituel dans la jurisoprudence allemande.

Ce scandale de corruption chez Volkswagen pourrait remettre en question l'ensemble du système de cogestion en vertu duquel les représentants des salariés participent aux décisions de la direction sur la gestion de l'entreprise…