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Petite crise au sein d'UNICEF Allemagne

Audrey Parmentier6 février 2008

Depuis le mois de novembre dernier, plusieurs soupçons, qui n'ont pas encore été prouvés, pèsent sur la section allemande du Fonds de l'ONU pour l'enfance qui a vu sa présidente nationale, Heide Simonis, démissionner.

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Heide Simonis, qui a démissionné, et Dietrich Garlichs encore en poste comme directeur d'UNICEF AllemagneImage : AP


Irrégularités de gestion, et même gaspillage de l'argent de donateurs, voilà ce qui est reproché à Unicef Allemagne. Ces accusations, que réfute l'organisation, n'ont pas encore été prouvées: à l'heure actuelle, le directeur Dietrich Garlichs, fait l'objet d'une enquête pour abus de confiance. Et un audit commandé par l'Unicef elle-même, s'il a révélé des négligences, a exclu un enrichissement personnel des dirigeants. Cela dit, les soupçons ont suscité la méfiance de nombreux donateurs. 5000 d'entre eux, sur 200 000 au total, ont quitté l'organisation dont certaines figures emblématiques telles que la nageuse Sandra Völker, qui était ambassadrice de l'Unicef depuis dix ans. Sans oublier bien sûr la présidente nationale Heide Simonis, qui a démissionné, après avoir alerté l'opinion publique sur les malversations présumées. Pourquoi a-t-elle démissionné alors que le directeur Dietrich Garlichs, lui ,reste en poste? La réponse de Rolf Seelmann-Eggebert, membre du comité directeur:
«Elle a démissionné parce qu'elle a compris que le management de crise, qui était son domaine, n'a pas fonctionné. Le comité directeur a exprimé par deux fois sa confiance au directeur. La deuxième fois, à la suite d'un jugement interne à l'entreprise selon lequel il n'y a pas eu d'actes criminels. On lui a reproché quelques irrégularités mais ce n'est pas une raison pour exiger sa démission.»
Entre autres irrégularités: le fait que des chargés de mission aient été recruté sans contrat écrit. Dans une lettre ouverte, plusieurs membres éminents de l'organisation ont demandé à ce qu'une assemblée générale extraordinaire soit convoquée. De son côté, le gouvernement allemand a appelé les personnes concernées à faire la lumière sur cette affaire. Berlin veut éviter que ces soupçons ne s'étendent à d'autres organisations. Burkhard Wilke est membre de l'Institut pour les questions sociales:
« Les organisations caritatives allemandes, dans beaucoup de cas, font preuve d'encore moins de transparence dans leurs rapports annuels que les organisations hollandaises, anglaises ou américaines. Or la transparence devrait être leur maître-mot et nous pensons qu'Unicef, en particulier dans cette situation de crise, doit faire un gros effort en matière de transparence. »
Plus de transparence, c'est ce qu'a promis aujourd'hui le nouveau président national Reinhard Schlagintweit. Il s'agit pour l'organisation de retrouver la confiance des donateurs.