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PISA: bonne note pour l'Allemagne

Aude Gensbittel15 juillet 2005

La presse allemande se penche largement sur les nouveaux résultats de l’étude PISA sur l’éducation réalisée par l’OCDE. La publication de la première partie de cette étude, en 2000, avait été un grand choc pour l’Allemagne, car elle n’était arrivée qu’à la vingtième place des pays occidentaux. Depuis, l’éducation a été placée sur la liste des priorités et le système scolaire allemand réexaminé. Cette année, les résultats des petits allemands sont meilleurs et les élèves bavarois, une fois de plus en tête de l’Allemagne, figurent même parmi les meilleurs au niveau mondial. La joie non dissimulée du premier ministre de Bavière et président de la CSU, Edmund Stoiber, agace même certains quotidie

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Image : dpa

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Pour die Welt, les écoles allemandes sont sur la bonne voie. En l’espace de seulement trois ans, elles semblent avoir beaucoup progressé dans leur ensemble. La plupart des Länder ont atteint le niveau moyen des pays de l’OCDE et certains l’ont même nettement dépassé. Une fois de plus, la Bavière, le Bade-Wurtemberg, la Saxe et la Thuringe se trouvent en tête de liste. Mais Brême a également progressé, et la Saxe-Anhalt, avec 58 points de plus, a réalisé un énorme bond en avant.

Edmund Stoiber est de nouveau premier de la classe, ironise la Frankfurter Rundschau, et ce en pleine campagne électorale. Malgré l’allégresse qui règne en Bavière, il ne faudrait pas oublier que les résultats de l’étude PISA proviennent de tests réalisés au printemps 2003, soit six mois avant les élections régionales. Edmund Stoiber n’avait pas encore mis en place sa politique d’austérité budgétaire, et quant à sa grande réforme des lycées, elle n’existait même pas encore sur le papier.

Pour la Tageszeitung, il faut se garder de reprocher à la Bavière d’avoir truqué les résultats, car il s’agit d’une réelle réussite. On a par contre le droit de se pencher sur les méthodes du grand champion de PISA, et celles-ci sont plutôt douteuses. Pourquoi Edmund Stoiber cajole-t-il autant ses 30 % de lycéens ? Parce qu’il préfère se taire sur le fait que sa région n’encourage aucunement 70 % des enfants à passer le bac et à obtenir un diplôme universitaire. Il s’agit là d’un déficit démocratique, en tout cas, pour tous ceux qui considèrent que l’égalité des chances dès l’école fait partie des droits de l’Homme.

« Oubliez PISA » préconise quant à elle la Süddeutsche Zeitung. Quelle ambition absurde, quel zèle ridicule, de vouloir absolument être parmi les premiers – comme si en dépendait le sort de la nation entière, comme si on pouvait en espérer la fin du chômage, la relance de la consommation et la compétitivité internationale de l’industrie. L’étude sur l’éducation est devenue une sorte de fétiche national, mais c’est le cas seulement en Allemagne. Ce qu’il faudrait, c’est réformer l’école par le bas. Pour accomplir sa tâche, celle-ci a besoin non seulement de bons professeurs, mais aussi d’un encadrement pédagogique l’après-midi, non seulement de classes plus petites, mais de temps pour apporter une aide individuelle, non seulement d’argent mais aussi d’enthousiasme. Quand on aura atteint tout cela, plus personne ne parlera de PISA.