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Pluies et constructions anarchiques ne font pas bon ménage

17 août 2017

Au moins 40 morts, c'est le bilan officiel d'un glissement de terrain qui a ravagé un village de pêcheurs dans le nord-est de la RDC. Ce drame fait suite à celui de la Sierra Leone, qui a fait environ 600 morts.

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Kongo Fluss Inga-Staudamm
Image : Getty Images/AFP/M. Jourdier

En mai 2010, une coulée de boue avait fait 19 morts et 27 disparus dans le village de Kibiriga, dans l'est de la Républiqe démocratique du Congo. Mais le glissement de terrain le plus meurtrier est survenu en février 2002. Une cinquantaine de personnes avaient alors trouvé la mort dans une coulée de boue et de pierres provoquée par de fortes pluies à Uvira toujours dans l'est du pays. La catastrophe avait fait aussi 2.500 sans-abri. 

La pluie, une cause parmi d'autres

Les fortes pluies ne sont cependant que l'une des causes de l'effondrement des maisons et autres cabanes de fortune. Le véritable problème réside dans l'occupation anarchique des domaines réservés sur les collines et les montagnes, aux pieds desquelles se trouvent souvent le lit d'un fleuve, d'une rivière ou d'un lac.

Des endroits difficiles d'accès mais envahis par des déplacés qui quittent leurs villages soit pour des raisons économiques, soit pour fuir des conflits armés dans leurs localités. En Ituri, par exemple, ce sont des pans d'une montagne qui se sont affaissés sur un  "camp de pêcheurs" érigé il y a seulement 5 ans, au bord du lac Albert. "Ils sont tous attirés par la pêche. Il s'est avéré que la pêche était bonne sur cette région là," explique Pacifique Keta, vice-gouverneur de la province de l'Ituri. C'est comme ça qu'une bonne partie des pêcheurs ont afflué mais c'est un endroit très difficile d'accès. Vous avez juste une petite partie de plaine, le reste ce sont des montagnes. C'est un endroit enclavé et nous rencontrons des difficultés pour intervenir directement et sauver des vies humaines. Nous devons faire un grand détour de près de 20 kilomètres pour pouvoir accéder au village touché par le glissement de terrain."

Sierra Leone Freetown nach dem Erdrutsch
Des proches des victimes attendent devant la morgue de FreetownImage : Imago/Xinhua

La Sierra Leone enterre ses morts

En Sierra Leone, au moins 600 personnes sont mortes dans des inondations et glissements de terrain. Le pays a déjà connu une des guerres civiles les plus atroces de l'histoire récente en Afrique avec 120.000 morts et des milliers de civils mutilés. C'est justement cette guerre qui avait poussé des milliers de Sierra-Léonais à fuir leurs villages pour gagner les collines périphériques de la capitale Freetown. Le pays a aussi subi l’épidémie causée par le virus Ebola qui a fait 4.000 morts en 2014 et 2015. Pour prévenir l'apparition de nouvelles épidémies à la suite de la catastrophe qui s'est produite lundi, les autorités ont commencé à organiser des enterrements collectifs de victimes.