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Plus de 3.000 morts dans le Kasaï

Fiacre Ndayiragije
20 juin 2017

Les violences qui secouent le Kasaï depuis septembre dernier auraient fait 3.383 morts. C'est dans ce contexte que l'envoyé spécial de l'ONU pour la prévention du génocide entame une visite de six jours en RDC.

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Fährunglücken im Kongo
Image : picture alliance / dpa

'Cela montre qu'il y a nécessité d'une enquête indépendante' Rostin Manketta - MP3-Stereo

Adama Dieng, envoyé spécial de l'ONU pour la prévention du génocide est en visite en République Démocratique du Congo. Un déplacement qui survient dans un contexte de tension dans le Kasaï, le Kasaï oriental et la province de Lomami. Trois provinces particulièrement touchées par les violences depuis les affrontements entre les miliciens Kamwina Nsapu et les forces de l’ordre, en septembre 2016. En mars 2017, deux experts de l’ONU, Zaida Catalan et Michael Sharp, qui enquêtaient sur les violences dans le Kasaï ainsi que leurs quatre accompagnateurs congolais ont été également assassinés. Les violences ont par ailleurs fait fuir plus d’un million de personnes, contraintes d'abandonner champs et maisons.

Les enquêtes menées par l'Eglise

Jusqu'à présent le bilan non exhaustif faisait état de 400 morts dans le Kasaï. Mais selon des enquêtes menées par l'Eglise catholique ce chiffre est nettement inférieur. C'est ce qu'a confié à la DW, Abbé Donatien Nshole porte parole de la Cenco, la Conférence Episcopale nationale du Congo, qui indique néanmoins que leur rapport n'identifie pas les auteurs des crimes perpétrés: "les chiffres publiés par la nonciature apostolique font état de 3.383 cas de décès, 20 villages détruits. Dix de ces villages ont été détruits par les FARDC - Forces armées congolaises -, quatre par les Kamwina Nsapu, et six par les auteurs inconnus. Une trentaine de couvents ont été détruits. Quant aux fosses communes, nous sommes arrivés a en identifier une trentaine".

Nécésité d'une enquête internationale 

On ne met pas en doute le rapport de l'Eglise a indqué pour sa part Rostin Manketa de l'organisation congolaise " La Voix des Sans Voix ". Pour lui, c'est une institution assez bien réputée. En revanche, cet activiste des droits humains pense que cela nécessite une enquête indépendante. 

"Vous savez, l’Eglise Catholique a des ramifications et une forte présence dans le pays. Mais quant à confirmer que le chiffre de 3.000 victimes est bien réel, c’est là qu’il y a nécessité d’une commission d’enquête internationale, pour connaitre le nombre exact de personnes qui ont été tuées"

Durant son séjour de six jours, Adama Dieng rencontrera les autorités congolaises. Celles-ci ont déjà annoncé qu’elles permettront l'ouverture d'une enquête internationale à condition qu'elle soit dirígée par la RDC.