Politique, quand tu nous tiens...
24 juin 2008
En politique intérieure, l'Allemagne s'est habituée à ce que les propositions de réforme ne soient plus soumises sous forme de projet législatif élaboré, remarque la Süddeutsche Zeitung. L'avantage : les partis font ainsi acte d'initiative sans devoir s'engager sur les détails. A preuve le dernier projet de report de la réduction de la dette présenté par la CDU. Saluons l'ambition des partenaire de la coalition de stopper l'endettement national, mais qui dira si les nouvelles règles seront respectées à la lettre ? Autres questions encore sans réponse, pour la Frankfurter Allgemeine Zeitung cette fois, quel doit être un montant dit « normal » de la dette ? Quand les déficits conjoncturels doivent-ils être résorbés? Ces questions, dites de détails, sont pourtant essentielles.
A propos d'argent, die Welt souligne que la hausse des prix va plus vite que celle des salaires. Il est donc plus que temps de pratiquer une politique d'allègement fiscal pour tous, surtout pour les couches de la population les plus démunies et les encourager ainsi à consommer. Le quotidien revient aussi sur le Zimbabwe et sur Morgan Tsvangirai, le chef de l'opposition, réfugié dans l'ambassade néerlandaise.
Face à la violence des partisans du pouvoir en place, seule une action concertée peut permettre de dénier à Robert Mugabe toute légitimité, souligne de son côté la Frankfurter Rundschau. Bruxelles a lancé un signal majeur en annonçant son refus de reconnaître une simple proclamation de Mugabe sans participation de l'opposition au scrutin. La communauté des nations doit relever ce défi pour la démocratie qu'est le Zimbabwe.
Mais l'Europe agit souvent selon la devise : deux poids, deux mesures, critique la Tageszeitung. Et d'illustrer avec le ballon rond le double langage européen, en matière d'immigration notamment. Les Africains sont les bienvenus pour jouer dans les clubs européens. Sinon, l'Europe les repousse à coups de barbelés et de centres de rétention où ils sont traités comme des moins que rien. Si l'immigration illégale est une traite humaine, pourquoi alors ne dit-on rien lorsque les chasseurs de têtes européens écument le continent à la recherche de talents footbalistiques à exploiter ? s'interroge le quotidien.