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Pour qui sonne le glas...

8 août 2011

La plupart des journaux allemands d'aujourd'hui titrent sur la peur d'un « Lundi noir » pour l'économie mondiale, à la suite de la baisse d'un point de la note de solvabilité accordée aux USA, une première mondiale.

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La baisse de la note de solvabilité des USA sonne-t-elle le glas de la superpuissance américaine ?Image : Fotolia/Dan Race

N'exagérons rien, lance la Frankfurter Allgemeine Zeitung. Cette thèse de la chute de l'empire américain est aussi vieille que la tentation de sous-estimer la capacité de réaction et d'adaptation, la créativité et la puissance d'innovation des États-Unis. Incontestablement, l'agenda politique de Washington annoncera à plus ou moins brève échéance consolidation du budget, économies et remboursement des dettes. Il reste seulement à espérer que la baisse de la notation des USA sonne la fin du blocage politique entre Républicains et Démocrates.
La Süddeutsche Zeitung ne croit pas que le Congrès américain vote du jour au lendemain un train ambitieux de mesures de rigueur et de relèvement de la pression fiscale, les deux conditions sine qua non d'un budget national équilibré. Le danger est bien réel que les adversaires politiques perdent le peu de retenue qui leur reste et entament une confrontation fatale. À un an des élections présidentielles, Barack Obama ne peut plus attendre la moindre concession de la part de ses adversaires. Lorsqu'il s'agit de survie politique, de mandats et de majorités pour élire le prochain président, les compromis ne peuvent que gêner.
La Tageszeitung de son côté considère la nouvelle de la décote de la solvabilité américaine comme une « non nouvelle » et en explique les raisons : d'abord, cette baisse de la note américaine n'est pas une surprise. Deuxièmement : l'agence de notation Standard & Poor's n'apporte aucune information nouvelle. Et puis, les investisseurs ne se trompent pas en estimant que l'Amérique est un terrain sûr. La faillite qui menace n'est pas économique, elle est politique. Quelques hausses d'impôts pour les plus riches suffiraient amplement à réduire l'endettement américain.
Die Welt tire un parallèle entre la crise américaine et celle de l'Euro. Des deux côtés de l'Atlantique, les mesures prises par les gestionnaires de ces crises ne sont que gesticulations inutiles et attisent de nouvelles craintes. Résultat : les Bourses chancellent, car elles sont pilotées autant par la réalité économique que par la psychologie de leurs acteurs. Les populations perçoivent les bouleversements qui menacent et la peur du lendemain se répand comme une traînée de poudre. C'est dans ce genre d'ambiance que naît la vraie crise : lorsque se perd la confiance d'abord dans la monnaie, ensuite dans le gouvernement et enfin, dans la démocratie, conclut le quotidien.

USA Wirtschaft Börsenkrach 1929 Bank geschlossen
En 1929, le « vendredi noir avait ouvert la Grande Dépression. En ce lundi matin, la menace semblait réelle que l'Histoire se répète...Image : ullstein bild - AP
Barack Obama zwinkert
Barack Obama, à un an des élections présidentielles, n'a plus aucun cadeau à attendre des Républicains.Image : dapd

Auteur : Christophe Lascombes
Édition : Konstanze von Kotze