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Premier ministre devient président

Jean-Michel Hauteville28 août 2014

Recep Tayyip Erdogan entame ce jeudi son premier mandat de président de la Turquie. Cette entrée en fonction survient après la victoire du Premier ministre sortant à l'élection présidentielle du 10 août dernier.

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En devanant président, Recep Tayyip Erdogan conforte sa domination sans partage sur la Turquie.
En devanant président, Recep Tayyip Erdogan conforte sa domination sans partage sur la Turquie.Image : Reuters

Au parlement d'Ankara, Recep Tayyip Erdogan vient de prêter serment et devient le 12ème président de la République turque. Mais à la différence de ses prédécesseurs, il a été élu au suffrage universel direct. Auréolé de cette légitimité, il a déjà annoncé la couleur : il ne compte pas s'en tenir au rôle purement protocolaire qui est celui du chef de l'État. Mais Erdogan s'est également engagé à être « le président de tous les Turcs ». Une promesse qui ne convainc qu'à moitié Dorothée Schmid, responsable du programme Turquie Contemporaine à l'Institut français des Relations internationales :

«On accuse beaucoup Erdogan de gouverner en accentuant la fameuse polarisation de la société turque. En même temps, à chaque fois qu'il gagne une élection, il se présente comme le président de tous les Turcs et il tient un discours de rassemblement. Pourtant ce n'est pas du tout une personnalité consensuelle. Et donc finalement ce paradoxe se règle avec ce style de gouvernement qui est de plus en plus autoritaire et qui consiste à forcer la partie de l'électorat turc qui n'est pas d'accord avec lui à suivre ses idées. »

Ahmet Davutoglu devient Premier ministre

Ahmet Davutoglu, nouveau président de l'AKP
Ahmet Davutoglu, nouveau président de l'AKPImage : Reuters

Contraint par la Constitution turque de ne pas être affilié à un parti politique, Recep Erdogan a remis les rênes de l'AKP à un fidèle lieutenant. Ahmet Davutoglu est l'ancien ministre des Affaires étrangères et depuis jeudi, Premier ministre. Erdogan a annoncé son intention de modifier la Constitution afin d'octroyer de plus grands pouvoirs au Président. Dorothée Schmid : « Tout d'abord, il faudrait savoir si c'est vraiment une nécessité pour Erdogan. A partir du moment où il occupe tous les lieux de pouvoir, où il a verrouillé tous les contre-pouvoirs; il tient aussi en respect toute la presse d'opposition turque donc peut-être qu'Erdogan n'aura pas vraiment besoin de modifier la Constitution pour présidentialiser le régime. »

Les partis d'opposition turcs ont décidé de boycotter l'investiture d'Erdogan pour protester contre ses dérives autoritaires. Des inquiétudes que partagent les chancelleries européennes.