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Premiers verdicts sur les recrues maltraitées

Sandrine Blanchard27 août 2007

L’affaire de la caserne de Coesfeld, dans l’ouest de l’Allemagne, a fait grand bruit, au moment où le procès a débuté, au mois de mars dernier. 18 militaires comparaissent devant un tribunal de Münster, pour avoir maltraité 163 jeunes recrues de la Bundeswehr. Deux des accusés ont été acquittés, deux autres reconnus coupables de violences et condamnés.

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Image : dpa

Un an et demi de prison, avec sursis. C’est la peine écopée par un formateur de la caserne de Coesfeld reconnu coupable de blessures corporelles graves, maltraitance et traitement dégradant. L’un de ses co-accusés a été condamné à verser une amende : 2 400 euros pour traitement dégradant. Quant aux deux autres prévenus de ce premier procès, ils ont été acquittés, malgré l'avis du parquet. Le procureur, Wolfgang Schwer, avait requis des amendes allant jusqu’à 5 400 euros :

« Le ligotage n’était pas nécessaire. De l’avis du parquet, il était même interdit car il est interdit de toucher un soldat de quelque façon que ce soit sans demander au préalable l’autorisation. »

Ces quatre soldats, âgés de 27 à 30 ans, comparaissaient séparément des onze autres militaires impliqués car ils n’ont participé, en 2004, qu’à un seul des quatre « exercices » de formation incriminés. Des exercices d’un genre particulier, puisque sous couvert de simulation de prises d’otages, les jeunes recrues ont été ligotées, frappées, obligées de faire des marches nocturnes. On a aussi administré à certaines des victimes des décharges électriques de faible puissance. Or ce type de simulation ne figure pas dans le règlement interne de la Bundeswehr. Au premier jour du procès, en mars, un chef de compagnie et deux sous-officiers ont reconnu avoir organisé l’exercice pour adapter l’entraînement à la réalité, mais les formateurs ont toujours nié les mauvais traitements. Heinrich Hendricks, avocat de la défense :

« Ils ne peuvent refuser d’exécuter un ordre que lorsque celui-ci est manifestement contraire à la loi, ce qui n’était pas le cas. Il existe bien des formations dans lesquelles le ligotage fait partie des exercices de base. De même, dans le cadre de la formation, la Bundeswehr procède à des attaques autorisées. Cela n’est pas puni par la loi. »

Les onze verdicts restants sont attendus pour la fin décembre.