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Première comparution pour Patrice Nganang

15 décembre 2017

Le procès de l’écrivain d’origine camerounaise, Patrice Nganang, à Yaoundé a directement été renvoyé au 19 janvier. Poursuivi pour "apologie de crime" et "menaces", il a plaidé non-coupable.

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Schriftsteller Patrice Nganang
Image : Stimmen Afrikas

"Au niveau du tribunal, le nom du président Paul Biya n'apparaît plus. " (Emmanuel Simh, avocat de Patrice Nganang)

Le ministère public a sollicité et obtenu le renvoi au 19 janvier 2018 de l’affaire. La raison? Faire venir des témoins dans le cadre de ce dossier. Aussi curieux que cela puisse paraître, les infractions qui lui ont été notifiées lors sa première comparution, vendredi 15 décembre, n’ont rien à voir avec celles pour lesquelles il avait été arrêté le 6 décembre dernier. C'est-à-dire les menaces de mort proférées sur sa page Facebook contre le président Paul Biya. 

"On estime qu'il a outragé l'armée camerounaise en écrivant que les militaires camerounais demanderaient de la bière à tout le monde. Il est poursuivi également pour les faits de menaces simples contre quiconque. Sans dire exactement contre qui, il aurait proféré des menaces simples. Au niveau du tribunal, le nom du président Paul Biya n'apparaît plus. On estime qu'il n'a pas condamné les crimes commis au Cameroun et ailleurs sans qu'on nous dise de quels crimes il s'agit, et de quels crimes il aurait fait l'apologie", nous a expliqué Maître Emmanuel Simh, avocat de Patrice Nganang.

Discrétion des autorités

Très prolifique dans les médias au début de cette affaire, le ministre de la Communication et porte-parole du gouvernement camerounais, Issa Tchioroma Backary, n’a pas souhaité commenter cette première comparution de Patrice Nganang. "Cette affaire est entre les mains de la justice et par respect du principe de la séparation des pouvoirs, l’exécutif n’a aucun commentaire à faire", a t-il confié à la Deutsche Welle.

Le président Paul Biya ne s'est pas officiellement prononcé sur cette affaire.
Le président Paul Biya ne s'est pas officiellement prononcé sur cette affaire.Image : imago/Xinhua Afrika

Contacté, le Parquet a également opposé un refus, se refugiant derrière le principe qui veut qu’on ne commente pas les affaires judiciaires en cours. Patrice Nganang encourt une peine maximale de 5 ans de prison ferme, assortie d'amendes, si les charges qui pèsent contre lui sont retenues par le tribunal.

A l'origine, Patrice Nganang était poursuivi pour ''outrage au chef de l'Etat". Des charges auxquelles sont venues se greffer de nouvelles : immigration clandestine, faux et usage de faux, terrorisme ainsi que menace de mort à l'encontre du président de la République. 

On reprochait aussi à l'écrivain d'être entré au Cameroun sans visa, alors qu'il est de nationalité américaine. 

Patrice Nganang a été interpellé le 6 décembre à Douala, la capitale économique du Cameroun. Il s’apprêtait à embarquer pour Harare, au Zimbabwe. De nationalité camerounaise, Patrice Nganang enseigne la littérature à l'Université de New York et est l'auteur de "Temps de chien", prix Marguerite Yourcenar.

 

Photo de Eric Topona Mocnga
Eric Topona Journaliste au programme francophone de la Deutsche WelleETopona