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Procès aux Philippines du principal suspect du massacre de 57 personnes

5 janvier 2010

Ce massacre a eu lieu le 23 ovembre dernier dans le sud de l'archipel. Andal Ampatuan Junior a plaidé non coupable. Mais c'est moins le procès d'un homme que celui d'un clan puissant qui a des liens avec le gouvernement.

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Andal Ampatuan Junior, principal suspect du massacreImage : AP

L'homme jugé à partir d'aujourd'hui n'est autre que le fils du gouverneur de l'île de Mindanao, où a eu lieu le massacre fin novembre. Rappelons que les 57 personnes tuées étaient des civils, parmi eux une trentaine de journalistes. Selon des proches des victimes et la police, il s'agissait d'empêcher un rival de se présenter aux élections locales.Le gouverneur actuel voulait réserver son poste à son fils, qui est assis aujourd'hui dans le box des accusés.

Arroyo unter Druck
La présidente Gloria Arroyo est sous pression depuis le massacre fin novembreImage : AP

Cette tuerie d'une violence extrême met le gouvernement philippin dans une position délicate, car le puissant gouverneur, le commanditaire présumé, a fait partie de la coalition de la présidente Gloria Arroyo, et c'est elle qui l'a autorisé à se doter d'une milice de 3000 hommes, une force armée utilisée par le gouvernement pour contenir le mouvement séparatiste musulman dans le sud du pays. En échange, le gouverneur Ampatuan aurait aidé Gloria Arroyo à remporter les voix des habitants de cette province.

Suite à l'ampleur et la violence du massacre, et la médiatisation de l'affaire, Gloria Arroyo a instauré la loi martiale sur l'île de Mindanao. Il s'agit pour les autorités de reprendre le contrôle du territoire face à cette milice devenue trop puissante.

Le fils du gouverneur s'est rendu, il plaide aujourd'hui non coupable. Le gouverneur lui-même a été arrêté et inculpé, mais on ne sait pas quand ils comparaîtront.

Les familles des victimes espèrent un procès rapide. Selon certains observateurs, ce sera un test pour le système judicaire philippin. Mais jusqu'à maintenant, les affaires mettant en cause les hautes sphères politiques n'ont jamais abouti.

Auteur: Aline Ranaivoson
Rédaction: Aude Gensbittel