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Quelle stratégie dans la crise nucléaire iranienne ?

Aude Gensbittel1 septembre 2006

L’expiration de l’ultimatum fixé à l’Iran par les Nations Unies et le refus de Téhéran de suspendre ses activités d’enrichissement d’uranium font les gros titres de la presse allemande. Les journaux s’interrogent sur le développement de la situation et s’inquiètent d’un éventuel recours aux armes dans le conflit.

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En Iran, le dossier nucléaire est depuis longtemps devenu une question de prestige national, écrit die Welt, d’où la difficulté d’approcher le sujet de façon rationnelle. Le président Ahmadinejad a réussi à mettre de son côté la plus grande partie de la population, c’est pourquoi il ne fallait pas s’attendre à un miracle : l’Iran ne cessera pas ses activités d’enrichissement d’uranium, comme l’avait exigé les Nations Unies. Le régime des mullahs s’était en effet tellement obstiné dans sa rhétorique, qu’il n’aurait pas pu faire de concessions sans perdre la face.

Pour la Tageszeitung, les derniers espoirs de voir Téhéran donner un signal conciliant à la dernière minute – des espoirs nourris particulièrement à Berlin, Paris et Bruxelles – se sont avérés illusoires. Les dirigeants iraniens savent très bien que les menaces de sanctions de l’ONU étaient largement faites dans le vide. Et pourtant les trois membres permanents occidentaux du conseil de sécurité, ainsi que l’Allemagne, veulent poursuivre leur politique contreproductive de sanctions. Avec pour justification le fait que le conseil de sécurité doit rester « conséquent » et « s’en tenir à ses propres résolutions ». Toutefois le journal estime que le conseil n’exigera pas de véritables mesures punitives contre l’Iran. Et l’annonce des Etats-Unis de former dans ce cas une « coalition des pays en faveur de sanctions » ne devrait pas beaucoup impressionner Téhéran. Car les principaux partenaires économiques de l’Iran ne voudront pas en faire partie. L’administration Bush se retrouve donc au pied du mur et sa marge de manœuvre vis-à-vis de Téhéran se réduit dangereusement vers l’option militaire.

La Frankfurter Rundschau met elle aussi en garde contre une escalade de la crise dans le cas de sanctions. Que sera l’étape suivante, se demande le quotidien. Un isolement progressif de l’Iran, allant jusqu’à un embargo économique total du quatrième plus gros producteur de pétrole au monde ? Ou bien finalement une offensive militaire ? Quand on s’engage sur le terrain glissant des sanctions, on devrait au moins avoir des perspectives réalistes pour atteindre son vrai but politique. A savoir, s’assurer que le programme nucléaire iranien est développé à des fins civiles.