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Questions de pouvoir...

Christophe Lascombes10 décembre 2013

Les quotidiens allemands reviennent sur le vote unanime du parti de la chancelière Angela Merkel pour le contrat de coalition avec le SPD. Mais les éditorialistes se concentrent aussi sur la situation en Thaïlande.

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Yingluck Shinawatra, la première ministre thaïlandaise joue son avenir politique
Yingluck Shinawatra, la première ministre thaïlandaise joue son avenir politiqueImage : Getty Images/Afp/Str

Yingluck Shinawatra joue son principal atout, analyse la Frankfurter Allgemeine Zeitung : laisser au peuple le soin de décider de son avenir. La Première ministre thaïlandaise prend un grand risque, car ses adversaires se sont sentis provoqués par son inertie face aux manifestations de protestation. Dans une telle situation, des réactions incontrôlées restent à craindre. Il ne faudrait pas que l'armée thaïlandaise, qui n'a jamais été très utile politiquement parlant, se croit obligée d'intervenir.

Bangkok Proteste 09.12.2013
La protestation en Thaïlande est la révolte d'une éliteImage : Reuters

C'est son plus gros atout, confirme die tageszeitung qui rappelle que Taksin Shinawatra, le frère de Yingluck, avait lui aussi en 2006 tenté d'amadouer son opposition avec des élections anticipées. Ce projet a abouti à un putsch militaire. Sa sœur réussira-t-elle son pari ? Dans une situation aussi fragile que celle-ci, ce nouveau scrutin ne serait pourtant qu'une étape. La crise ne pourra vraiment être résolue que si l'opposition élitiste thaïlandaise accepte des élections démocratiques, ce que pourtant elle refuse obstinément.

Les leaders du mouvement protestataire en appellent au pouvoir du peuple, lance la Süddeutsche Zeitung. Mais cette protestation n'est pas un soulèvement populaire. C'est seulement la révolte d'anciennes élites qui veulent récupérer le pouvoir. En dissolvant le parlement, Yingluck Shinawatra joue la montre. Seulement, si son parti remporte ce nouveau scrutin, ce qui est très vraisemblable, tout restera en l'état.

Le quotidien de Munich revient également sur le vote unanime en Allemagne, du parti chrétien-démocrate en faveur du contrat de coalition avec les sociaux-démocrates. Le problème est que ce contrat ne contient que des phrases creuses. Ce n'est pas là un signe de sérénité politique, c'est tout simplement irresponsable.

CDU-Parteitag Abstimmung Koalitionsvertrag 09.12.2013
La chancelière allemande a son parti bien en mainImage : Reuters

Un vote qui fait dire à la Frankfurter Rundschau : il serait temps que la CDU s'émancipe d'Angela Merkel. Le faible impact des nombreuses critiques dans le camp chrétien-démocrate face à ce contrat illustre l'attachement du parti à la personne de la chancelière. En matière politique pourtant, le message de la CDU est vraiment quelconque. Le seul signe identitaire fort qui reste actuellement est le « Non » au droit à l'adoption pour les couples homosexuels. Cette absence d'identité politique sera un vrai problème lorsque la chancelière ne sera plus la figure de proue du parti. Pour la CDU, c'est aujourd'hui que commence le vrai travail, conclut le quotidien de Francfort.