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Qui paiera les pots cassés ?

Christophe Lascombes10 mai 2013

La presse allemande revient aujourd'hui sur les récentes catastrophes meurtrières au Bangladesh, mais aussi sur le conflit en Syrie et la nouvelle initiative de Moscou d'armer encore plus Bachar-Al- Assad.

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Les USA et la Russie toujours en désaccord sur la Syrie
Les USA et la Russie toujours en désaccord sur la SyrieImage : Reuters

La récente visite du Ministre américain des Affaires étrangères à Moscou n'apportera pas une issue plus favorable au conflit syrien, au contraire, estime la Frankfurter Allgemeine Zeitung. Pour le Kremlin, le dictateur syrien reste le seul maître légitime du pays et l'opposition la seule responsable de l'échec des négociations.

C'est que l'Occident est en plein dilemme, analyse la Süddeutsche Zeitung. Au milieu des années 90, le génocide rwandais et le conflit en Bosnie ont cruellement démontré ce que cela coûtait de ne pas intervenir ou d'intervenir trop tard. La guerre des Etats-Unis en Irak, mal préparée et aux motifs plus que douteux, illustre parfaitement ce qu'implique d'intervenir là où l'on devrait ne pas le faire. Si la situation de la Syrie est beaucoup plus complexe que n'était celle de la Bosnie, certains conflits imposent toutefois que l'on intervienne tôt ou tard, car il est insupportable d'assister, même de loin, à leurs horreurs.

Bangladesch Rana Plaza Bergungsarbeiten Archiv 24.04.2013
Les conditions de travail dans l'industrie textile au Bangladesh défient tout entendementImage : Reuters

La Syrie est devenue un nouveau motif d'affrontement entre la Russie et les États-Unis, estime Die Welt. Moscou veut fournir à l'armée syrienne un système de défense anti-aérienne, bouleversant dès lors l'équilibre stratégique actuel. La guerre en Syrie s'est transformée en guerre pour la Syrie.

Le quotidien revient également sur les récentes catastrophes qui ont frappé le secteur textile au Bangladesh. Exiger de meilleures conditions de travail et des salaires plus élevés est trop facile. Cela pourrait entraîner la faillite de nombreuses usines, rejetant dans une misère encore plus noire des millions d'ouvriers et d'ouvrières mis au chômage.

Eine H&M-Filiale auf der Frankfurter Einkaufsmeile Zeil
Même les marques de luxe produisent à bas prix au BangladeshImage : picture-alliance/dpa

Mais quel est le prix d'une vie humaine ? s'interroge die tageszeitung. Sur 15 milliards d'euros de textiles exportés l'année dernière, combien sont-ils allés aux propriétaires d'usines et aux donneurs d'ordre occidentaux ? Il est faux de croire que le capital va toujours là où l'on travaille de manière efficace. En réalité, il va là où l'on espère les plus grands bénéfices. Si le Bangladesh accepte, comme il l'a annoncé, de payer les soins aux blessés, il couvre ainsi ces exploiteurs. S'il imposait par contre aux responsables d'assumer le véritable montant de cette addition, les usines au Bangladesh ressembleraient très vite à autre chose. Lorsque des pertes menacent, le capital peut-être extrêmement efficace et rapide, conclut le quotidien de Berlin.