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Qui vivra... paiera !

Christophe Lascombes27 octobre 2009

La presse allemande de ce matin se penche sur le début reporté du procès contre l'ex-leader des Serbes de Bosnie, Radovan Karadzic, ainsi que sur la signature du contrat de coalition entre la CDU/CSU et le FDP.

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Tout est bien qui... commence bien. Sauf que, à peine lancée, la nouvelle coalition ne fait pas l'unanimité, même au sein de la CDU !Image : AP

La Frankfurter Allgemeine Zeitung comprend la joie exprimée par les trois compères Angela Merkel, Guido Westerwelle et Horst Seehofer. La signature de ce contrat en un temps record signalise un véritable mariage d'amour politique. Mais tout le monde en oublie la véritable sensation de ce nouveau gouvernement : Angela Merkel, déjà première femme de la longue lignée des chanceliers allemands, est également le premier occupant de la chancellerie à changer de coalition sans mettre en danger sa position mais au contraire en la renforçant.

Bildergalerie Angela Merkel 2
Angela Merkel maîtrise à merveille toutes les recettes de la cuisine électorale... Mais gare à la soupe à la grimace en cas d'échec économique !Image : Droemer Knaur

La Frankfurter Rundschau relève : quel contraste ! Ovations au FDP, applaudissements plus que mesurés à la CDU. Pas de différence plus criante en vérité dans la manière dont les partenaires de la coalition célèbrent ce contrat. Mais, selon la tageszeitung, on renâcle déjà dans les Länder. En effet, jamais encore un gouvernement allemand ne s'était déclaré si ouvertement en faveur d'un endettement galopant. « Économiser à tour de bras n'offre aucune chance d'améliorer la conjoncture », argumente la chancelière. Cette politique ne pourra pas durer longtemps.

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Des dettes en veux-tu en voilà, la politique de la coalition noire-jaune est sans ambiguïtés !Image : picture-alliance / dpa

Si la coalition prend le départ, la contestation interne est elle aussi déjà au rendez-vous, renchérit la Süddeutsche Zeitung. Le quotidien de Munich revient également en première page sur l'ouverture, à La Haye, avec 14 ans de retard du procès de Radovan Karadzic, l'initiateur présumé de la « purification ethnique » dans les Balkans. En Bosnie, nombreux sont ceux qui souhaitent une victoire rapide de la justice et de ses auxiliaires. Mais les victimes qui attendent depuis si longtemps devront encore faire preuve de patience car le jugement ne sera pas prononcé avant 2012, soit 20 ans après les premières salves tirées en Bosnie. Obtenir justice peut parfois être un véritable calvaire.

Karadzic vor Gericht
Ce n'est pas en pratiquant la stratégie de la chaise vide que Radovan Karadzic échappera à son juste châtiment.Image : AP

Le boycott des auditions par l'accusé, qui estime ne pas avoir eu suffisamment de temps pour préparer sa défense, n'étonne pas die Welt. Depuis son incarcération à l'été 2008, Karadzic a tout fait pour empêcher le déroulement rapide du procès. Mais les juges ont tiré la leçon des amères expériences subies lors du procès Milosevic. Le procureur, madame Carla del Ponte, avait voulu confronter Misolevic avec tous les chefs d'accusation relevés contre lui. En contrepartie, l'accusé avait alors pu se répandre pendant des années sur tous les médias serbes en tirades haineuses contre la justice internationale. Karadzic ne doit pas bénéficier d'une telle tribune.