1. Aller au contenu
  2. Aller au menu principal
  3. Voir les autres sites DW

Réforme de la santé

Sandrine Blanchard5 janvier 2007

En Allemagne, la coalition gouvernementale commence l’année sur des dissensions, notamment en ce qui concerne la réforme du système de santé. Le gouvernement fédéral entend instaurer, à partir de 2009, un fonds d’investissement commun à toutes les caisses publiques d’assurance maladie du pays. Les journaux se font l'écho des discussions.

https://p.dw.com/p/C2i2
Une réforme de la santé qui risque de faire mal, de l'avis de certains
Une réforme de la santé qui risque de faire mal, de l'avis de certainsImage : picture-Alliance/dpa

En clair, cela signifie que tous Allemands assurés dans le public verseraient leurs cotisations dans un pot commun, et cet argent serait ensuite reversé aux caisses d’assurance en fonction du nombre de leurs clients, alors que jusqu’ici elles se chargeaient elles-mêmes de collecter les cotisations de leurs propres assurés. Le nouveau système, destiné notamment à encourager la concurrence et à renflouer les caisses est-allemandes, fait donc craindre aux régions les plus riches, comme la Bavière, la Hesse et le Bade-Wurtemberg par exemple, de devoir payer pour les autres. Une crainte contredite, pourtant, par une nouvelle expertise qui relance le débat.

La tageszeitung de Berlin estime que la bataille des expertises et contre-expertises concernant le fonds de cotisation santé est totalement aberrante. Pour la taz, cela fait partie du principe même de la solidarité allemande que les revenus les plus élevés mettent la main à la poche en faveur des plus démunis. C’est le cas pour les impôts, pour la protection santé et pour les cotisations chômage. Cet équilibre se fait alors non pas entre régions mais entre individus.

La Frankfurter Allgemeine Zeitung écrit que la réforme de la santé, en tant que pierre angulaire de la grande coalition conformément aux vœux de la chancelière, suit elle aussi un scénario bien défini. Au mieux, on s’y tient dans le débat public, ce qui profite au gouvernement. Qui veut absolument se faire remarquer sur la scène politique doit alors intervenir dans le scénario, faire du bruit jusqu’à ce que les « améliorations » qu’il propose soient identifiées comme les siennes. C’est ce qu’est en train de faire la CSU bavaroise, avec le soutien de trois représentations régionales de la CDU chrétienne-démocrate. Leur objectif, analyse la FAZ, est de faire valoir le rôle joué par les Länder dans la réforme et démontrer la puissance de la droite face aux sociaux-démocrates du SPD.

Pour la Frankfurter Rundschau, les discussions qui font actuellement rage entre les partis de la coalition aux niveaux national et régional dépassent à peine les conversations de bistrot. Quand un chrétien-démocrate, poursuit le journal, dit à un social-démocrate qu’il ferait mieux « de la fermer », quand la ministre de la Santé n’est plus confrontée à des arguments mais à des simili coups de grâce et qu’on lui reproche de vouloir donner dans l’économie planifiée à la mode soviétique et quand cette même ministre monte d’un ton et fait dévier le fil de la conversation, alors on est en droit de se demander, estime la Frankfurter Rundschau, si le gouvernement en place est toujours à même de gouverner. Et pour le journal, la réponse est « non ».