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Répercussions de la catastrophe au Japon

16 mars 2011

La catastrophe au Japon continue à faire les gros titres. Les grands quotidiens publient en Une des photos qui montrent un pays dévasté et des habitants qui craignent un désastre nucléaire de l’ampleur de Tchernobyl.

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Les habitants de Tokyo craignent l'arrivée de radiationsImage : dapd

Contrairement à l'agglomération de Tokyo, l'Allemagne n'est pas menacée par les radiations, écrit la Frankfurter Allgemeine Zeitung. Mais à voir l'effet que produit la catastrophe nucléaire latente au Japon sur la politique allemande, on pourrait croire que c'est le cas. Du point de vue politique, c'en est fini de l'énergie nucléaire. L'actuel et les futurs gouvernements allemands doivent maintenant engager un tournant dans le domaine de l'énergie sans pour autant menacer la sécurité énergétique de l'Allemagne ni sa compétitivité.

Pour die Welt, malgré la gravité de la situation au Japon, il est surprenant de voir qu'à l'autre bout du monde, en Allemagne, la moitié des centrales nucléaires sont arrêtées. Aucun autre pays industrialisé en Occident n'a réagi avec une telle précipitation. Le journal rappelle que 17% de l'énergie en Allemagne provient d'énergies renouvelables. C'est déjà remarquable, mais cela ne suffit pas pour un pays industrialisé. A quelle vitesse peut-on faire augmenter ce pourcentage ? Qu'est-ce qui peut remplacer l'énergie nucléaire ? Faut-il à nouveau acheter du gaz russe hors de prix et rester dépendant du pétrole saoudien ou libyen ? Jusqu'où les prix de l'énergie vont-ils grimper ? Et que se passera-t-il si cela freine la croissance économique ? Sortir complètement du nucléaire n'est pas une décision qui se prend de façon précipitée.

Deutschland Japan Bundestag Schweigeminute zum Gedenken an die Opfer
Minute de silence mercredi au Bundestag pour les victimes au JaponImage : dapd

Pendant que l'Occident est préoccupé par l'aide à apporter au Japon, l'éventualité d'une catastrophe nucléaire et les répercussions sur l'économie mondiale, il n'a pas l'énergie nécessaire pour apporter un soutien aux rebelles libyens ni pour protester énergiquement contre l'intervention saoudienne au Bahreïn, relève le Tagesspiegel. Et cela, Mouammar Kadhafi et les monarques du Bahreïn et de l'Arabie Saoudite l'ont vite compris. Auparavant, la question d'une intervention de l'Occident en Libye était ouverte. A présent, elle semble improbable.

Libyen Aufständischer Kämpfer bei Brega
L'armée libyenne reprend du terrain dans l'est du pays, ici: un insurgéImage : dapd

Si Kadhafi parvient à écraser la révolte, note de son côté la Süddeutsche Zeitung, alors les autres rois et présidents de la région pourront reprendre espoir. Ils suivront le même exemple brutal et ne comprendront pas que des réformes sont le seul moyen d'éviter un scénario à la libyenne dans leur propre pays. Si l'Occident continue à hésiter à intervenir, alors cela menace les changements enclenchés dans l'ensemble du monde arabe.

Auteur : Aude Gensbittel
Edition : Sébastien Martineau