1. Aller au contenu
  2. Aller au menu principal
  3. Voir les autres sites DW

Résolution 1701

Sandrine Blanchard14 août 2006

Ce matin, les journaux allemands consacrent bien évidemment une large place, dans leurs colonnes, à cette résolution 1701 des Nations Unies pour le Proche-Orient.

https://p.dw.com/p/C6yn
Ruines à Beyrouth
Ruines à BeyrouthImage : AP

La Frankfurter Allgemeine Zeitung explique que les résolutions du Conseil de sécurité ne sont pas des « encycliques de la conscience internationale ». Elles reflètent les intérêts des gouvernements du monde, assez convergents dans le cas du Liban, ce qui explique que les états aient pu s’accorder rapidement sur un texte. La FAZ poursuit : « Israël et les Etats-Unis n’étaient pas les seuls à considérer que l’escalade récente de la violence était une bonne occasion d’affaiblir durablement le Hezbollah. De nombreux pays arabes et européens aussi espéraient en secret qu’un coup serait porté à la milice chiite avant l’entrée en vigueur du cessez-le-feu. » Les premiers à cause de l’influence chiite grandissante, soutenue par l’Iran et les seconds en vue d’envoyer leurs Casques bleus dans une zone « nettoyée » au maximum.

Seulement voilà, comme le titre Uri Avnery dans son commentaire de la tageszeitung, « Le Hezbollah existe toujours ». Ce militant israélien pour la paix, titulaire du Prix palestinien pour les droits de l’Homme, écrit que, dans un combat de boxe, quand un poids plume tient toujours debout au 12è round après avoir affronté un poids lourd, c’est une victoire pour lui, quelque soit le nombre de points enregistrés durant le match. Et, en 33 jours d’affrontements, la puissante armée israélienne n’est pas parvenue à venir à bout des quelques milliers de combattants du Hezbollah, ce qui devrait redonner courage aux guérillas de la région, surtout en Palestine, estime la taz.

Pour la Süddeutsche Zeitung, les deux partis belligérants se sont trompés. Israël qui a sous-estimé le Hezbollah, guérilla dénuée de scrupules qui n’hésite pas à placer ses bases de lancement de roquettes à côté d’hôpitaux. Et le Hezbollah, qui n’avait pas prévu les bombardements sur Tyr et Beyrouth en enlevant les deux soldats israéliens le 12 juillet dernier. La SZ se montre elle aussi plutôt pessimiste quant à la pacification de la région, comme le montre le dessin qu’elle publie : deux fusils mitrailleurs se font face, plantés dans le sol, l’un surmonté d’un casque de l’armée israélienne, l’autre d’un turban islamique. À l’arrière, on devine les décombres encore fumants d’un champ de bataille devenu champ de ruines.