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Résultat en demi-teinte pour L'OMC

Jean-Baptiste Villard2 août 2004

Ils ont donc fini par s'entendre. L'accord à l'arraché dans les négociations de l'OMC à Genève a été accueilli avec un "ouf" de soulagement dans les journaux allemands. Ces négociations contrairement à celles de Cancun ne finiront donc pas en échec tonitruant. A priori c'est positif pour tout le monde, mais pour savoir à qui des 147 pays membres Doha profite le plus, il faudra encore attendre un peu.

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Supachai Panitchpakdi, Directeur général de l'OMC.
Supachai Panitchpakdi, Directeur général de l'OMC.Image : AP

A l'heure du bilan de la semaine de négociation de l'OMC à Genève, il s'agit finalement pour les journaux allemands de savoir, si le verre est à moitié vide ou à moitié plein.

Pour la HANDELSBLATT de Düsseldorf, il ne saurait y avoir de doutes, le verre est à moitié plein : le libre échange est bon, le libre échange est simple. Il faut donc que les gouvernements ouvrent leurs marchés et suppriment les subventions. Pour le quotidien économique, la recette est connue, il ne reste qu'à l'appliquer, ce que ne veulent tout simplement pas comprendre les politiques. L'accord cadre issu des négociations de l'OMC est donc un pas dans le bon sens.

Même son de cloche, pour le FINANCIAL TIMES DEUTSCHLAND. Evidemment les négociations ne sont pas finies, il faut encore s'entendre sur les détails, mais le signal est très clair. Pour le quotidien de Hambourg, le monde s'est accordé à dire que le libre échange servait tout un chacun.

Le FRANKFURTER ALLGEMEINE ZEITUNG salue la décision des pays riches de supprimer, à terme, leurs subventions agricoles. Il s'agit non pas pour le quotidien conservateur d'une décision éthique de leur part, mais d'une correction tardive. En ce sens, le cycle de Doha constitue déjà une amélioration significative.

Le FRANKFURTER RUNDSCHAU analyse en revanche le résultat de Genève avec moins d'enthousiasme. Il est trop tôt pour les louanges, écrit-il. Il est certes positif d'avoir conclu un accord cadre, mais il faut attendre qu'aient eu lieu les négociations de détails pour savoir qui seront vraiment les gagnants de ce cycle de négociations et s'il s'agit bien d'un cycle de "développement".

Le TAGESZEITUNG regrette pour sa part que le caractère profondément vague de l'accord cadre repousse d'autant plus sa conclusion définitive. L'OMC n'est une institution démocratique qu'en apparence. Chaque pays dispose certes d'une voix, mais les plus pauvres ont une marge de manœuvre bien limitée quand les riches les menacent de diminuer les aides au développement. Finalement, on a assisté à Genève à l'application du principe bien connu, diviser pour mieux régner. Seulement lorsqu'ils s'uniront, les pays émergeants et en développement auront une chance de s'imposer.

Enfin la SÜDDEUTSCHE ZEITUNG souligne ce que tous ses collègues s'accordent à dire, le pire a été évité, un échec des négociations aurait jeté le discrédit sur tout le système et sonné le glas de l'OMC en tant que lieu de négociations multilatérales. Et dans ce cas, les vrais perdants auraient été à n'en pas douter les pays pauvres.