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Racisme et AfD en Allemagne... vus depuis l'étranger

26 septembre 2017

Retour dans les journaux sur les élections, telles que vues par les voisins européens de l'Allemagne. Et sur un rapport de l'ONU qui fustige le racisme quotidien qui persiste vis-à-vis des noirs.

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Deutschland Anschlag auf Asylbewerberheim in Hoyerswerda 1991
Image : picture-alliance/dpa

Plusieurs quotidiens allemands ont encore aujourd'hui des suppléments spéciaux consacrés aux élections législatives de dimanche dernier. Ces cahiers se font l'écho d'analyses sur les échecs relatifs des deux grands partis traditionnels et sur la montée de la droite populiste de l'AfD: Ils reviennent aussi sur les réactions ailleurs en Europe. Mais outre les élections, les éditorialistes s'intéressent également aux inquiétudes de l'ONU sur les discriminations que subissent les Africains en Allemagne.

Deutschland Demonstrationen anlässlich der Walpurgisnacht in Hamburg
Régulièrement, des manifestations contre le racisme sont organisées en AllemagneImage : picture-alliance/dpa/M. Scholz

Racisme quotidien, racisme structurel

Le Conseil des droits de l'Homme rapporte que les noirs qui vivent en Allemagne sont régulièrement confrontés au racisme. Le « profiling racial », c'est-à-dire des contrôles d'identité basés sur l'apparence, autrement dit le « délit de faciès », est interdit mais serait monnaie courante au sein de la police dans de nombreuses grandes villes du territoire. Tout comme les stéréotypes négatifs qui encouragent les discriminations.

"Avoir la peau noire rend suspect", titre la Süddeutsche Zeitung  qui décortique le rapport onusien. Le quotidien déplore avec les enquêteurs que les noirs soient encore sous-représentés parmi les enseignants ou dans la police, alors que le nombre d'élèves noirs augmente, lui, dans les écoles, du fait des réfugiés. Et l'Etat fait trop peu pour lutter contre le racisme quotidien, le racisme structurel.


Les législatives n'enchantent pas l'Europe


Les journaux s'intéressent aussi à l'avis de leurs voisins européens après les législatives de dimanche.

La Süddeutsche Zeitung explique que Bruxelles était parti du principe que les élections en Allemagne seraient au moins un scrutin qui n'irait pas de travers puisqu'il se solderait soit par l'élection d'un Martin Schulz pro-européen soit par la réélection d'Angela Merkel.

Raté : la chancelière ne va pas pouvoir tout de suite s'atteler au processus de réforme de l'Union européenne aux côtés d'Emmanuel Macron et le navire Europe va devoir naviguer à vue, dans le brouillard, jusqu'à ce que l'Allemagne ait un gouvernement.

La Frankfurter Allgemeine Zeitung, qui avait relevé les félicitations "tiédasses" du président français à la chancelière, se demande si la colère de Macron va éclater.

Screenshot Twitter-Karikatur zur Bundestagswahl 2017
Un dessin sur Twitter, qui présente l'AfD comme un clown menaçant qui sonne au bureau de la chancelière Angela MerkelImage : twitter.com/twiiited

die tageszeitung publie deux commentaires qui reflètent quel regard les pays voisins de l'Allemagne portent sur les résultats des législatives. En France, d'abord, la taz reproduit le commentaire de Laurent Joffrin dans Libération. Le rédacteur en chef du quotidien relève depuis Paris que l'Allemagne, ce pilier de l'Union européenne, cette patrie du compromis, est frappée à son tour par la vague de nationalisme et que "face aux déchirures sociales et aux inquiétudes suscitées par une mondialisation sans règle, l'Europe doit réagir avec vigueur".

Même son de cloches, toujours dans la taz, du côté de l'éditorialiste viennois Robert Misik qui écrit que « le populisme de droite a gagné l'Allemagne aussi ». Et de relever que ce qui arrive à l'Allemagne avec l'AfD est devenu le quotidien de nombreux autres pays européens. A la différence près que l'AfD n'a pas de figure charismatique à sa tête contrairement aux autres partis de cet acabit. Robert Misik qui poursuit : « les partis tels que l'AfD ne gagnent pas parce que leurs électeurs ne veulent plus voir d'étrangers dans leur pays, mais parce que les gens sont tellement frustrés qu'ils veulent mettre le système à genoux. »