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Regain de tension entre la Chine et le Japon

Philippe Pognan23 avril 2013

Deux grandes puissances voisines, deux anciens empires tous deux fiers de leur très ancienne culture, depuis toujours des pays rivaux: au cours de leur histoire, la Chine et le Japon se sont souvent livré des guerres.

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Vue générale de l'archipel contesté
Vue générale de l'archipel contestéImage : picture-alliance/dpa

Aujourd'hui encore les deux voisins ont des relations difficiles. Ce matin, en mer de Chine orientale, huit navires de surveillance maritime chinois ont pénétré dans la zone de 12 milles entourant des îlots revendiqués par les deux pays comme aussi par Taiwan.

Les relations entre Pékin et Tokyo sont redevenues orageuses, depuis le rachat l'été dernier par le gouvernement japonais, à une famille privée nippone, de trois de ces cinq îlots disputés en mer de Chine orientale. Ces îlots – que les Chinois appellent Diaoyu et les Japonais Senkaku – sont régulièrement une pomme de discorde. En septembre, un avion chinois avait survolé le petit archipel, ce que le Japon avait immédiatement dénoncé comme une violation de son espace aérien. Mais aujourd'hui, c'est la première fois qu'autant de navires patrouilleurs chinois pénètrent ensemble dans les eaux territoriales de cet archipel inhabité.

Patrouilleurs chinois
Patrouilleurs chinoisImage : picture alliance/dpa

Des îlots convoités

Outre leur position stratégique, ces îlots sont entourés de fonds marins qui recèleraient des ressources énergétiques. Les eaux du petit archipel sont aussi très poissonneuses.

Il faut dire que la Chine envoie régulièrement des navires qui croisent dans la zone quelques heures avant de repartir.

Le Japon proteste régulièrement

Ce mardi encore le porte-parole du gouvernement nippon à Tokyo a protesté en termes stricts auprès de Pékin et exigé que les patrouilleurs chinois quittent promptement « nos eaux ». L'ambassadeur de Chine à Tokyo a d'ailleurs été convoqué. Les provocations sont réciproques. Ce matin encore, quelque 80 militants d'un mouvement nationaliste nippon à bord d'une dizaine de bâteaux ont atteint les parages des îles de la discorde. Les garde-côte japonais leur ont ordonné de quitter la zone. A Pékin, le ministère chinois des Affaires étrangères a immédiatement réagi avec une note de protestation officielle transmise à Tokyo et qui dénonce l'action des nationalistes japonais, qu'il juge « illégale et provocatrice ». Les tensions sont aussi ravivées entre Pékin et Tokyo, tout comme avec Séoul d'ailleurs, en raison de la visite de 170 parlementaires japonais au sanctuaire shintoiste Yasukuni à Tokyo. Les Chinois comme les Coréens considèrent ce sanctuaire japonais comme le symbole même du militarisme nippon.

Un militant nationaliste japonais lors d'une manifestation anti-chinoise à Tokyo (22.09.12)
Un militant nationaliste japonais lors d'une manifestation anti-chinoise à Tokyo (22.09.12)Image : REUTERS

Les cicatrices du passé ne sont pas fermées

Ce lieu de culte est dédié à la mémoire de 2,5 millions de soldats japonais morts pendant la Seconde Guerre Mondiale, dont un certain nombre de criminels de guerre. La Chine n'a pas oublié l'occupation d'une partie de son territoire par le Japon entre 1930 et 1945 qui a coûté la vie à des centaines de milliers de Chinois. La Corée se souvient, elle, de l'histoire douloureuse de sa colonisation par le Japon entre 1910 et 1945.

Certains experts redoutent qu'une provocation de l'une ou l'autre des parties ne soit une de trop. Ils espèrent qu'une solution pacifique à cette controverse sera trouvée par la voie diplomatique.