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Remous au sein du SPD

Audrey Parmentier8 septembre 2008

Un mini-sommet des sociaux-démocrates ce week-end à Berlin s'est terminé avec deux annonces choc: la démission de Kurt Beck et le retour de Franz Müntefering à la tête du parti.

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Franz Müntefering va succéder à Kurt Beck à la tête du SPDImage : AP

Entre 20 et 25%: c'est le nombre de voix que les derniers sondages en date accordent aux sociaux-démocrates. Ce score reflète la crise que traverse le parti depuis que Kurt Beck, son président depuis 2006, a décidé de l'emmener vers la gauche, avec, comme point fort de cette crise, le processus d'exclusion engagé contre Wolfgang Clement: l'ancien ministre de l'économie est sur la sellette pour avoir critiqué Andrea Ypsilanti à la veille d'élections régionales en Hesse, des élections qu'elle a perdues de justesse.

Frank-Walter Steinmeier Kurt Beck Kanzlerkandidaten
Le candidat officiel à la chancellerie Frank-Walter Steinmeier et Kurt Beck qui quitte la tête du SPDImage : AP

Kurt Beck a choisi de tirer les conséquences de cette impopularité et il a présenté sa démission. Il sera remplacé dans un premier temps par Frank-Walter Steinmeier le ministre des affaires étrangères puis par Franz Müntefering, qui avait démissionné en novembre dernier de ses postes de vice-chancelier et de ministre du travail pour s'occuper de son épouse atteinte d'un cancer et et qui est décédée en juillet. Ce retour sur la scène politique de celui qui est au service du SPD depuis plus de 40 ans suscite de nombreux espoirs.

Frank-Walter Steinmeier, lui, a été désigné comme candidat officiel aux législatives de septembre 2009.

Dans les deux cas, ce sont donc des représentants de l'aile réformatrice du parti qui ont été choisis. Certains craignent de voir réapparaître la politique de l'ancien chancelier Gerhard Schröder, à l'instar de Franziska Drosel, présidente des jeunes socialistes:


«Ce qui est décisif, y compris avec ce nouveau duo à la tête du parti, c'est qu'il n'y ait pas de retour à la politique de l'agenda 2010. C'est vraiment décisif pour nous. Je crois que ces derniers mois, le parti a bien montré ce qu'il voulait. Il ne veut pas de retour à l'agenda 2010, mais une focalisation sur la justice sociale, et je pars du principe que le duo va voir les choses de cette façon.»


Du côté des conservateurs, la méfiance est de mise. Peter Ramsauer est vice-président du groupe parlementaire CSU au Bundestag.


«Ca ne sera certainement pas plus simple. Le SPD vient de montrer au grand jour son potentiel de conspiration: un tel partenaire de coalition est vraiment imprévisible au vu des grands projets que nous devons mettre en place d'ici à la fin de la législature.»


La chancelière Angela Merkel tient à peu près le même discours:


«Si on considère les circonstances de cette nomination du candidat du SPD à la chancellerie, on voit bien qu'elles ne correspondent pas à la dignité qu'on attend d'un parti populaire. Elles montrent à quel point le parti est divisé.»


Angela Merkel se présentera à sa propre succession en septembre 2009.