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Reprise du procès Mannesmann

Yann Durand27 octobre 2006

Le nouveau procès Mannesmann s’est ouvert hier devant le tribunal de grande instance de Düsseldorf. Outre le PDG de Deutsche Bank, Josef Ackermann, trois autres personnalités sont toujours poursuivies pour abus de confiance aggravé, et deux pour complicité, car après leur relaxe en 2004, le parquet avait fait appel. En effet le rachat, finalement amical, du groupe par le britannique Vodafone en 2000, donne à penser que des versements d’argent illicites ont été effectués. Lors de la première audience on a surtout noté l’ostensible retenue des accusés. La presse allemande s’en fait l’écho.

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Josef Ackermann, avec 11,9 millions d'euro annuellement, le chef de Deutsche Bank est le manager le mieux payé d'Allemagne
Josef Ackermann, avec 11,9 millions d'euro annuellement, le chef de Deutsche Bank est le manager le mieux payé d'AllemagneImage : AP

Sur le banc des accusés on trouve un mélange de chefs d’entreprise et de représentants du personnel, décrit la Frankfurter Rundschau qui explique que ces derniers au regard de leur appartenance au conseil de surveillance sont confrontés aux même griefs : avoir opérer des versements abusifs à des managers de Mannesman après l’échec du rachat hostile de la firme et avoir donc détourné une partie de ses capitaux. Des personnalités reconnues aux curriculum vitae remarquables sont assises sur trois rangs fait valoir le journal soulignant que les six accusés et leur douze avocats occupent quasiment la moitié de la salle.

La nouvelle instance du procès Mannesmann a débuté avec le frein à main affirme la Frankfurter Allgemeine Zeitung. Le parquet a certes consciencieusement déclamé l’ancien chef d’accusation, mais les procureurs ne donnent pas non plus dans cette seconde session, l’impression de vouloir décrypter les documents de vol, les données informatiques et les entretiens sous un optique criminelle. Et déjà les amples explications fournies par les deux premiers accusés, l’ex dirigeant d’IG Metall, Zwickel et l’ancien chef du conseil de surveillance, Funk, ont montré qu’eux aussi ont retenu la leçon de leur passage en première instance.

Si lors de la première instance, les fortes émotions avaient prévalues de toutes parts, cette fois-ci la sobriété règne, observe la Süddeutsche Zeitung. Le tribunal de grande instance a pris acte des acquittements du premier verdict non sans réprimander les managers auxquels il atteste une perte du sens des réalités. C’était vrai en 2000, commente le journal mais plus aujourd’hui : Ackermann et consort sont depuis longtemps devenus pensifs. Et d’ajouter que, par l’ironie du sort, des excès comme le paiement de 16 millions d’euro attribués à l’ex-chef de Mannesmann, Klaus Esser par Ackermann et d’autres, n’apparaissent plus aujourd’hui. Néanmoins, l’image des managers est encore pire qu’à l’époque. Car la question se pose sans cesse si les salaires sont en relation avec la prestation fournie. Aux yeux du simple citoyen, conclut le quotidien, ils apparaissent souvent astronomiques, particulièrement lorsque l’entreprise est en crise.