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Statu quo à Ouagadougou?

Philippe Pognan25 septembre 2015

Les militaires constituant le Régiment de sécurité présidentielle qui ont mené le putsch du 17 septembre au Burkina, réclament des garanties de sécurité pour eux et leurs familles avant de rendre leurs armes.

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Burkina Faso Michel Kafando Staatspräsident hält Rede in Ouagadougou
Image : Getty Images/AFP/S. Kambou

Moins d'une semaine après le coup d'Etat au Burkina Faso , les putschistes de la garde présidentielle RSP et l‘armée se sont entendus sur une sortie de crise. Les médiateurs de la CEDEAO ont finalement réussi à ce que les putschistes du RSP et l'armée signent un accord en 5 points. Est ce que tout est revenu à la normale à Ouagadougou? s'interroge le Neues Deutschland.

Burkina Faso Armeeeinheit am Flughafen Ouagadougou
Militaires loyalistes en patrouille à l'aéroport de OuagadougouImage : Reuters/J. Penney

Les apparences pourraient être trompeuses. Car des questions restent en suspens selon le quotidien. Comme par exemple la préparation des élections générales qui ont été maintenant repoussées à Novembre prochain.

Une grande partie de la population ne se sent pas vraiment concernée par des élections qui ne devraient pas changer grand-chose à leur vie quotidienne. Mais de nombreux Burkinabè rejettent catégoriquement une amnistie ou même un retour des vieilles élites oligarchiques qui se sont honteusement enrichies sous Compaoré.

Burkina Faso Putsch-Anführer Gilbert Diendere empfängt Mahamadou Issoufou in Ouagadougou
Le Général putschiste Gilbert Diendere (à g.)salue le prédident du Niger Mahamadou Issoufou à l'aéroport de Ouagadougou, (le 23Septembre 2015)Image : Reuters/J. Penney

Comment les élections se dérouleront elles, qui aura le droit de s'y présenter ? Ces questions restent ouvertes, relève l'éditorialiste qui conclut : les anciennes forces du régime ont fait des compromis, certes, mais ils n'ont pas encore abandonné la bataille, ….

Autre thème: le phénomène du terrorisme islamiste

Plus particulièrement celui de l'Etat Islamique au Nigéria, l'ex Boko Haram…

Lors du Festival International de Littérature de Berlin, le quotidien Neue Zürcher Zeitung s'est entrenu à ce sujet avec le Nigérian Wole Soyinka, écrivain et prix Nobel de littérature. Wole Soyinka n'a pu vraiment répondre à cette énigme. Il explique la naissance de Boko Haram par une tendance générale à la radicalisation, par une "émulation infectieuse" renforcée par l'Internet. Par des politiciens qui se sont servis sans gêne des fanatiques religieux pour se maintenir au pouvoir…Par le fait que le gouvernement nigérian affaibli par la lâcheté et la corruption, ne réussit même pas à protéger ses propres enfants.

Nigeria Selbstmordanschlag in Zabarmari
Un village nigérian après le passage de Boko HaramImage : picture alliance/AA/M. Abba
Deutschland Wole Soyinka beim Internationalen Literaturfestival in Berlin
L'écrivain nigérian Wole Soyinka dénonce une déshumanisation et misanthropie croissanteImage : DW/S. Peschel

Toutefois, Wole Soyinka estime que le terrorisme islamiste n'est pas un problème local, mais un "fléau universel". La destruction de monuments antiques exceptionnels au Proche - Orient représente une perte incommensurable pour toute l‘Humanité. La xénophobie s'est transformée en profonde misanthropie, constate Soyinka: les islamistes détruisent tout : les acquis culturels, les facteurs de progrès humain, la créativité. Les schémas de ce nouvel extrémisme sont détachés de toute idéologie, la question de l'appartenance religieuse ne joue plus aucun rôle…Les bandes massacrent des villages entiers, détruisent les écoles, tuant enfants, enseignants et parents...

Face à cette inhumanité Wole Soyinka, comme la majorité des êtres "encore" humains, reste perplexe.