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Retrait partiel des Britanniques en Irak

Christophe LASCOMBES22 février 2007

Alors que les Etats-Unis renforcent leur présence militaire en Irak, Londres et Copenhague annoncent le retrait de plus de 2 000 de leurs soldats du sud du pays. La presse allemande de ce matin commente tous azimuts.

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Bientôt, les soldats britanniques ne seront plus à Bassorah.
Bientôt, les soldats britanniques ne seront plus à Bassorah.Image : AP

Bassorah, ce n’est pas Bagdad, résume la Frankfurter Allgemeine Zeitung. Et puis, le locataire du 10 Downing Street est sous pression. Après tout, ce sont ses propres chefs militaires qui ont publiquement avoué récemment que la présence britannique en Irak représentait un problème.

Londres affirme que la démocratie irakienne est suffisamment forte pour permettre ce retrait, critique la Frankfurter Rundschau. Saddam Hussein a été exécuté, un gouvernement élu siège à Bagdad et la reconstruction du pays est en plein essor. Pourtant, tous les Britanniques ne retrouvent pas la réalité irakienne dans ce tableau brossé par Tony Blair devant les Communes. Pour la plupart d’entre eux, même pour de nombreux députés travaillistes, l’engagement de Blair est une véritable catastrophe qui a affaibli l’ONU, coupé l’Europe en deux, et qui laisse aujourd’hui l’Irak dans un état pitoyable et la région dans une situation précaire.

Serait-ce la panique ? s’interroge Die Welt. Le jour même où le plus fidèle allié de George Bush annonce le retrait des premiers soldats britanniques, son homologue danois annonce lui aussi la réduction de ses effectifs sur le terrain. Entre-temps, 17 états, dont la Hongrie, l’Espagne, l’Italie et récemment encore l’Ukraine, ont réduit leur présence en Irak. D’autres suivront et bientôt, sous les hourras de l’opinion publique européenne, les Etats-Unis se retrouveront tous seuls sur place.

Selon les manuels d’histoire, rarement une retraite bien ordonnée n’aurait apporté la gloire à un chef militaire, souligne la Süddeutsche Zeitung. Pourtant, une retraite au bon moment suffit souvent à éviter une défaite magistrale. Tony Blair semble avoir compris cette leçon. Depuis un certain temps, le locataire de la Maison Blanche et le Premier Ministre anglais ne parlent plus le même langage. L’échec militaire et politique de la campagne d’Irak et surtout le rôle croissant de l’Iran comme puissance régionale ont bouleversé la donne. Aujourd’hui, même une super puissance militaire comme les Etats-Unis ne peut plus pacifier le Proche-Orient et les pays voisins. Mais Washington ne peut pas se retirer à brève échéance sans plonger l’Irak dans la guerre civile et la région entière dans le chaos. George Bush a beaucoup plus de soucis à se faire que Tony Blair pour la place qu’il laissera dans l’Histoire, conclut le quotidien.