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Revirement russe sur la Syrie ?

16 décembre 2011

La Russie a créé la surprise en présentant un projet de résolution au Conseil de sécurité, dans lequel elle condamne les violences commises en Syrie. Pour la première fois, Moscou dénonce les autorités syriennes.

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Le Conseil de Sécurité des Nations unies
Le Conseil de Sécurité des Nations uniesImage : picture-alliance/dpa

En Syrie, la répression du mouvement de contestation par les forces de sécurité du régime a coûté la vie à au moins 5.000 personnes depuis le mois de mars dernier, selon l'estimation officielle des Nations unies. Jusqu'ici, le Conseil de Sécurité n'a toujours pas réussi à adopter une résolution condamnant clairement les agissements du président syrien Bachar al-Assad. La Chine et la Russie ont usé de leur droit de veto pour empêcher une telle résolution. Mais maintenant, au moins l'un de ces deux membres permanents du Conseil de Sécurité, la Russie, semble modifier sa position.

La Russie, qui occupe ce mois-ci la présidence tournante du Conseil de sécurité, a en effet créé la surprise jeudi en dévoilant un projet de résolution condamnant les violences en Syrie "perpétrées par toutes les parties". Le Kremlin ne veut apparemment donc pas donner l'entière responsabilité des violences au régime du président Bachar al-Assad, fidèle allié et important importateur d'armes russes. Toutefois, et c'est nouveau dans le ton du gouvernement russe, le texte évoque aussi "l'usage disproportionné de la force par les autorités syriennes".

Vitali Tchourkine, ambassadeur de la Russie aux Nations Unies : "Nous proposons au Conseil une nouvelle version qui tient compte des développements des derniers mois et qui renforce considérablement tous les aspects du texte précédent, notamment sur la nécessité de mettre fin à la violence, de faire respecter les droits de l'Homme et d'accélérer les réformes."

Vitali Tchourkine
Vitali TchourkineImage : AP

Le projet russe exige aussi - et c'est intéressant quand on sait quelles difficultés rencontre l'opposition en Russie - "une fin de la répression contre ceux qui font usage de leur droit d'expression et de rassemblement pacifique."

Même si le texte du projet de résolution ne prévoit aucune menace de sanctions contre le régime syrien, les représentants des pays occidentaux au Conseil de sécurité se sont félicités de l'initiative de Moscou. Ils ont déclaré être prêts à négocier avec leurs collègues russes sur la base de leur texte, même s'il contient, comme l'a relevé la chef de la diplomatie américaine Hillary Clinton, "des éléments que nous ne pourrions pas soutenir", comme "l'apparente parité" entre forces de l'ordre et opposition en Syrie.

Auteur : Philippe Pognan
Edition : Aude Gensbittel, Anne Le Touzé