1. Aller au contenu
  2. Aller au menu principal
  3. Voir les autres sites DW

Revue de presse

Sandrine Blanchard5 janvier 2004
https://p.dw.com/p/C9jD
En Afghanistan, les 502 délégués du Grand Conseil ont réussi à se mettre d'accord sur la nouvelle constitution du pays. Plus de deux ans après la chute du régime taliban, ce texte renforce le rôle du président et ouvre la voie à des élections libres. Les journaux allemands reviennent largement sur l'espoir suscité par la nouvelle loi fondamentale afghane. La Frankfurter Runschau ouvre sur l'Afghanistan et lui consacre toute une page. Le journal revient tout d'abord sur les difficultés qui ont bien failli compromettre l'aboutissement du texte. En premier lieu, c'est le rôle prépondérant du président dans le nouveau système qui a divisé les membres de la Loya Jirga. De peur qu'un président belliqueux fasse mauvais usage de sa position centrale. Ensuite, le problème des langues nationales s'est posé. En plus du pachtou, la langue des Pachtounes, et du dari, la langue des Tadjiks, toutes les deux langues nationales, l'ouzbek, est également reconnu dans certaines régions. Dans son analyse, le quotidien de Francfort souligne aussi que si le pays a vu son produit intérieur brut augmenter de 30% durant les 12 derniers mois - une croissance due en grande partie au secteur en plein boom du bâtiment, l'économie parallèle se porte bien aussi. Et puis les problèmes des trafiquants de drogue, des seigneurs de la guerre et des talibans demeurent. Mais ce qui suscite le plus d'espoir, c'est surtout que la nouvelle constitution reconnaisse aux femmes les mêmes droits qu'aux hommes. D'ailleurs le journal dresse le portrait d'une jeune membre du Grand Conseil : Malalai Joya, l'une des cent femmes qui ont participé aux débats de l'Assemblée. C'est également les femmes que la tageszeitung de Berlin a choisi de mettre en avant. Le journal se félicite de la primauté des lois civiles sur la charia dans la nouvelle république islamique. « L'Afghanistan est un état », écrit pour sa part la Frankfurter Allgemeine Zeitung, « mais il reste encore à prouver qu'elle peut devenir une nation » . Le quotidien explique que la constitution a été adoptée de justesse, grâce aussi à la pression des émissaires des Etats- et des Nations Unies. L'Afghanistan, estime la FAZ, sera arrivée au but le jour où les disparités ethniques seront mises en scène à la tribune des orateurs, et plus dans les tranchées. Pour finir, penchons nous du côté de la Süddeutsche Zeitung. Le quotidien se montre un peu plus optimiste, et estime que la constitution est une chance pour le pays, de renaissance, après 25 de conflits sanglants et de chaos.