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Le nouvel homme fort des Philippines

Philippe Pognan11 mai 2016

Maire de la ville méridionale de Davao pendant plus de vingt années, Duterte a fasciné les Philippins grâce à une campagne populiste et sécuritaire parsemée de tirades ordurières et de menaces de mort.

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Philippinen Präsidentschaftskandidat Rodrigo Duterte
Image : Imago/Kyodo News

Avocat de métier et âgé de 71 ans, Rodrigo Duterte se présente comme l'homme fort capable de remettre de l'ordre dans la scène politique du pays et de combattre le crime et la corruption.

Philippinen Wahlen Unterstützer von Rodrigo "Digong" Duterte Ausschnitt
Image : Reuters/E. De Castro/Detail

"Les 100 millions d'habitants de la première démocratie du sud-est asiatique sont loin d'être tous d'accord avec les idées bizarres du futur président philippin, croit la Frankfurter Rundschau. Mais les quelque 40% d'électeurs qui ont tout de même voté pour Rodrigo Duterte, voulaient envoyer un message clair aux puissants à Manille: on ne peut plus continuer comme cela! Les dernières six années sous le président Benigno Aquino ont contribué à ce que les Philippins se détournent des partis établis. Malgré une croissance économique notable, la grande majorité de la population n'en a en pas profité. La classe dominante s'est réparti l'argent, comme le pouvoir politique. Mais, résume le quotidien de Francfort, une démocratie sans justice sociale ne remplit pas ses exigences et le résultat est qu'un faux messie tel que Duterte arrive au pouvoir ! "...

"22 années durant Duterte a été maire de Davao dans le sud du pays, rappelle la Süddeutsche Zeitung. "Ses partisans le glorifient parce qu'il a combattu la criminalité de manière radicale et „nettoyé“ cette grande ville longtemps surnommée la "capitale du crime". Duterte avait fait comprendre aux barons de la drogue et aux chefs de gang qu'ils avaient deux possibilités de quitter la ville: une verticale et une horizontale, c'est-à-dire : soit prendre les jambes à son cou et déguerpir, soit partir les pieds devant. Les défenseurs des droits humains accusent Duterte d'avoir appliqué ces menaces à la lettre, bien qu'en tant qu'avocat de métier, il connaissait très bien le droit et la justice. Plus de mille personnes ont été exécutées par des escadrons de la mort. Il est clair maintenant que non seulement les criminels tremblent à l'idée d'un président Duterte, mais aussi tous ceux qui ont peur pour l'avenir de l'Etat de droit aux Philippines," conclut le quotidien de Munich .

Philippine Rodrigo Duterte
De nombreux Philippins sont des supporters de Rodrigo Duterte et apprécient son langage cruImage : Reuters/E. Acayan

Autre thème, autre pays : le Brésil

Après maintes péripéties, la procédure de destitution de la présidente Dilma Roussef pour maquillage des comptes publics a repris son cours.

" Ce qui se passe au Brésil est bizarre, un véritable numéro de cirque !" estime la Frankfurter Allgemeine Zeitung. Lundi, le président en exercice du Congrès, avait, à la surprise générale, annulé le vote des députés renvoyant au Sénat la procédure de destitution de la présidente Dilma Rousseff, pour revenir sur sa décision quelques heures plus tard seulement.

Dilma Roussef
La présidente Dilma Roussef sur le chemin du depart?Image : Reuters

Si au Sénat, ce qui est probable, une majorité se prononce ce mercredi pour la procédure de destitution, Dilma Rousseff vit ses dernières heures en tant que présidente du Brésil. Le vice-président Michel Temer qui n'a pas non plus une veste blanche, prendrait le relais.

Le Brésil doit enfin surmonter la double crise politique et économique qui le paralyse. Les Brésiliens subiront la honte que les Jeux Olympiques ne soient pas inaugurés par la présidente élue. Mais ce n'est pas le seul rêve d'avenir qui ne se réalisera pas au Brésil, conclut l'éditorialiste.