1. Aller au contenu
  2. Aller au menu principal
  3. Voir les autres sites DW

Saisine du Conseil de Sécurité de l'ONU

Christophe LASCOMBES13 janvier 2006

La décision de la troïka européenne de transmettre le dossier du nucléaire iranien au Conseil de Sécurité de l’ONU occupe ce matin les commentaires de la presse allemande.

https://p.dw.com/p/C713
A bout de patience, la troïka européenne veut remettre le dossier du nucléaire iranien au Conseil de Sécurité de l'ONU.
A bout de patience, la troïka européenne veut remettre le dossier du nucléaire iranien au Conseil de Sécurité de l'ONU.Image : AP

Pour Die Welt, l’heure de vérité a sonné. L’Iran n’est pas un pays comme les autres, fondé sur le pouvoir et un calcul rationnel des coûts et profits. Ici, la religion d’Etat, à savoir le culte du retour du 12ième imam, est à la fois moyen et objectif politique. Face à un tel aveuglement, ni le catalogue de bonnes actions occidentales ni le partage des rôles « bon/méchant », auquel ont joué l’Europe et les USA, ne sauraient être efficaces.

Pour les Dresdner Neueste Nachrichten, c’est ici l’échec de la politique commune de la carotte et du bâton suivie par Washington et l’Union européenne. Apparemment, la carotte n’a pas dû être assez appétissante et le bâton pas assez menaçant.

Le Financial Times Deutschland relève que les Européens n’avaient plus le choix, sous peine de passer pour un tigre de papier. Négocier c’est bien, tant qu’une volonté commune de parvenir à une solution existe chez chacun des partenaires. Sinon, la politique de la négociation n’est plus qu’une politique d’apaisement dommageable.

La Frankfurter Rundschau caractérise de « méprisable » l’attitude de l’Iran et relève que le président iranien semble se moquer du tiers comme du quart des rapports de son pays avec l’Occident. Mahmoud Ahmadinedjad démontre une absence totale de respect avec ses excès verbaux anti-Israël. Il qualifie ensuite de farce le comportement des Européens dans le dossier du nucléaire. Maintenant que ce dossier est renvoyé devant le Conseil de Sécurité, tout indique que l’escalade va continuer.

La Süddeutsche Zeitung souligne qu’il ne s’agit pas là, contrairement à ce qu’affirme le chef de l’Etat iranien, d’un conflit entre la communauté des nations et le peuple iranien. Selon Javier Solana, le chef de la diplomatie européenne, personne ne veut empêcher l’Iran d’utiliser l’atome à des fins pacifiques. Il est cependant inacceptable que le gouvernement de Téhéran refuse toute transparence au sujet des motivations de son programme nucléaire.

La Frankfurter Allgemeine Zeitung conclut : ce que Téhéran avait toujours voulu empêcher jusqu’ici est arrivé, à savoir la saisine du Conseil de Sécurité de l’ONU. A ses cinq membres permanents maintenant de prendre les mesures qui s’imposent. D’autant que Moscou et Pékin, les anciens alliés des Iraniens dans ce dossier, ne s’opposent plus catégoriquement à des sanctions. En effet, la Russie et la Chine n’ont aucun intérêt à ce qu’un nouvel état, au comportement de surcroît hautement imprévisible, vienne rejoindre le cercle encore étroit des puissances nucléaires.