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Salaire minimum pour les postiers

Emmanuel Lagain14 décembre 2007

Les parlementaires allemands ont voté ce vendredi à une très large majorité en faveur d’un salaire minimum pour le secteur des services postaux. 466 députés ont voté pour ce projet de loi, et 70 contre.

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Image : AP

Les distributeurs de courrier allemands ont obtenu la bataille qu’ils menaient depuis des mois pour obtenir un salaire minimum. Désormais leur taux horaire sera fixé entre 8 et 9 euros 80. Ce chiffre est le résultat d’un compromis trouvé par le syndicat Verdi et le premier employeur du secteur, la poste-semi-publique Deutsche Post. Avec ce vote du Bundestag, le métier de facteur doit donc être inscrit dans la liste des emplois dont les conditions de travail ou le salaire sont régulés par voie législative. A partir du 1er janvier 2008, cet accord tarifaire s’appliquera à toute la branche postale, ce que critiquent les concurrents de la Deutsche Post, comme l’explique Laurenz Meyer, il est porte-parole de la CDU. Même s’il a voté en faveur du projet de loi, il exprime quelques réticences.

« L’objectif que je m’étais fixé ces derniers jours, était d’établir les règles d’une loi qui garantisse que les employés qui distribuent le courrier puissent recevoir un salaire minimum. Cela signifie en fait que les entreprises qui entrent en compétition au 1er janvier et qui ne distribuent du courrier que de manière occasionnelle, ne pourrons pas appliquer ce salaire minimum car elles ne pourront pas le supporter. La concurrence est bloquée par l’accord tarifaire postal. Il est clair que la Poste est sortie de sa situation de monopole par l’accord tarifaire signé avec Verdi, ce qui est bien pour elle. Pour les autres, qui étaient rémunérés entre 7 et 7 euros 50, c’est un pas qu’ils ne pourront pas supporter. Cela est bien sûr gênant.»

Cela est gênant notamment pour la société Pin Group. La filiale de services postaux du groupe Axel Springer a affirmé que l’instauration du salaire minimum l’obligerait à supprimer un millier d’emplois. Le patronat allemand redoute que cette mesure ne s’étende à d’autres secteurs d’activité économique. Les chefs d’entreprise reprochent à Angela Merkel de s’éloigner du conservatisme. Ce à quoi la chancelière a répondu que l’ambiance dans la population est clairement plus en faveur d’une Allemagne sociale que d’une Allemagne libérale.