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Sale temps pour le béton

16 avril 2009

En pleine déconfiture, le secteur du BTP est devenu la cible des eurodéputés qui refusent que la crise serve d'alibi à des constructions abusives

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Image : geobra Brandstätter GmbH & Co. KG

Dans un rapport rendu le 26 mars dernier, le Parlement européen a critiqué l'urbanisation galopante en Europe et proposé de geler certains fonds européens destinés aux états qui ne respecteraient pas certaines règles visant à contrôler les promoteurs, notamment pour ce qui concerne la protection des zones naturelles sensibles.

L’Espagne est directement nommé dans ce rapport puisque le Parlement a proposé de suspendre 35 milliards d’euros d’aides à ce pays si rien n’était fait pour corriger certains abus. Et en effet, jusqu'à la récente chute du secteur du bâtiment, l'Espagne a construit plus qu'aucun autre pays pendant des années : environ 600 000 logements par an, soit plus qu'en Grande-Bretagne, France et Allemagne réunis. Un parc considérable donc, dont une partie est vide aujourd’hui en raison de la crise. Un secteur qui s'est en fait développé dans tous le pays, et ceci sans contrôle ni surveillance.

Ce bétonnage massif est particulièrement visible sur le littoral, mais il s'est étendu aussi à l'intérieur des terres, dans des sites naturels protégés. C’est le cas par exemple aux alentours de Madrid, où la construction de cités résidentielles menace directement un espace naturel fragile. Nous allons à San Lorenzo del Escorial, une bourgade d'environ 17 000 habitants, située à une cinquantaine de kilomètres à l'est de la capitale espagnole, au flanc d'un massif montagneux majestueux et à deux pas du mausolée de Franco, le Valle de los Caidos.

Un reportage de François Musseau.

En Italie, les constructions abusives sont une tradition qui remonte aux permis de construire accordés a posteriori par le gouvernement de Bettino Craxi, dans les années 80. Une pratique que Sylvio Berlusconi a d’ailleurs repris à son compte lors de sa première accession au pouvoir, en 1994.

Aujourd’hui, Sylvio Berlusconi veut aller plus loin : pour aider l’industrie du bâtiment en crise, celui-ci veut autoriser l'extension des bâtiments jusqu'à 20% sans permis de construire. Mais les critiques qui se sont élevées contre ce « décret ciment » ont fait quelque peu reculer le gouvernement.

Qui plus est, le tremblement de terre des Abruzzes rend impossible un allégement des normes de sécurité que comprenait ce projet.

A Rome, les explications de Mathilde Auvillain