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Sanctions contre Pyongyang

Aude Gensbittel16 octobre 2006

La résolution des Nations Unies sur la Corée du Nord est aujourd’hui au cœur des commentaires de la presse allemande. Au bout de presque une semaine de discussions, le conseil de sécurité a finalement adopté samedi soir un texte qui sanctionne Pyongyang après l’annonce de son premier essai nucléaire lundi dernier. Mais les termes de cette résolution sont loin de convaincre les journaux allemands.

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De l’avis de la Süddeutsche Zeitung, les sanctions contre la Corée du Nord ne sont pas vraiment une consolation pour la communauté internationale. Ce qui est tout de même réconfortant, poursuit le quotidien, c’est que le conseil de sécurité, après six jours d’incessantes querelles, ait finalement réussi à se mettre d’accord sur une résolution, ce qui vaut mieux que pas de sanctions du tout. Car un conflit ouvert au sein du conseil de sécurité aurait représenté une victoire de plus pour le bricoleur de bombes Kim Jong Il et son poker nucléaire.

Le président américain parle d’un message clair envoyé de la part des Nations Unies, écrit la Frankfurter Rundschau. Mais si la Corée du Nord regarde de plus près le texte de la résolution 1718, elle y découvrira plusieurs choses qui n’évoquent pas franchement la détermination de la communauté internationale. Par exemple le fait qu’aucun délai ne soit fixé pour l’abandon du programme nucléaire. On ne sait pas non plus si le respect des sanctions peut au besoin être imposé de force.

Pour la Frankfurter Allgemeine Zeitung, les premières réactions de Pyongyang font pressentir que le dirigeant nord-coréen Kim Jong Il préfère laisser mourir de faim encore quelques milliers de personnes plutôt que de renoncer à la réalisation de ses rêves d’arme nucléaire. Toutefois les restrictions commerciales, particulièrement sur les armes, pourraient affaiblir le régime.

La Tageszeitung estime au contraire que les sanctions de l’ONU ne sont pas beaucoup plus qu’une mesure symbolique. Et celle-ci peut à peine cacher le fait que la communauté internationale reste divisée sur la façon de traiter la Corée du Nord. Les désaccords fondamentaux subsistent. Washington et Tokyo veulent faire plier le régime de Kim Jong Il, la Chine et la Corée du sud refusent d’abandonner le dialogue, pour empêcher l’effondrement d’un Etat affamé. Elles espèrent encore voir la Corée du Nord s’ouvrir et se moderniser lentement. Et le fait que Pyongyang soit maintenant une puissance nucléaire n’y change rien. C’est justement ce conflit d’intérêts qui rend la situation dans l’est de l’Asie particulièrement dangereuse.